Une première usine de production de biocarburants à partir de déchets du Québec

Québec a annoncé le mardi 6 février son intention d’octroyer 27 millions $ pour le financement de la première usine commerciale à pleine échelle d’éthanol cellulosique du Québec. Cette usine sera construite et exploitée par une coentreprise formée par Enerkem (www.enerkem.com), une société qui crée des biocarburants et produits chimiques verts à partir de matières résiduelles, et Éthanol GreenField (www.greenfieldethanol.com), chef de file canadien de la production d’alcools.

La future usine sera située à Varennes au Québec et utilisera la technologie brevetée d’Enerkem pour convertir des matières résiduelles urbaines non recyclables en biocarburants. Avec une usine à pleine échelle de production de biocarburants à partir de déchets actuellement en construction à Edmonton en Alberta et un autre projet en développement au Mississippi, l’installation de Varennes représente le troisième projet commercial à pleine échelle d’Enerkem.

« En produisant chez nous un carburant liquide de transport à partir de nos déchets non recyclables, cette usine ouvrira la porte à l’émergence d’un nouveau secteur énergétique et permettra la gestion durable de nos matières résiduelles», a déclaré Vincent Chornet, président et chef de la direction d’Enerkem. « Situé sur le terrain de l’actuelle usine d’Éthanol GreenField, ce projet sera parmi les premières intégrations entre une usine existante d’éthanol de première génération et une nouvelle usine d’éthanol cellulosique. »

« La construction de cette usine novatrice sur notre site actuel marque le début de notre transition vers une bioraffinerie intégrée à Varennes », a indiqué Jean Roberge, directeur général d’Éthanol GreenField Québec. « Nous sommes heureux de travailler en partenariat avec Enerkem et d’intégrer leur technologie dans ce premier projet d’usine commerciale à pleine échelle d’éthanol cellulosique du Québec. L’utilisation de déchets qui est possible avec la technologie d’Enerkem est un complément aux efforts d’Éthanol Greenfield en R-D avec d’autres types de biomasse. »

Cette installation de production de biocarburants à partir de matières résiduelles aidera à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les importations de combustibles fossiles et les volumes de déchets enfouis. Ces matières résiduelles non recyclables proviendront des secteurs institutionnel, commercial et industriel, ainsi que de débris de construction et de démolition. La capacité de production annuelle envisagée pour cette usine est d’environ 38 millions de litres.

«En plus de présenter une solution de rechange à l’enfouissement des matières résiduelles, la future usine permettra de réduire nos émissions de gaz à effet de serre d’environ 110 000 tonnes de CO2 par année. L’éthanol cellulosique est un carburant renouvelable qui contribuera à réduire notre dépendance aux produits pétroliers. En soutenant ce projet, notre gouvernement agit donc concrètement afin de renforcer la sécurité des approvisionnements énergétiques des Québécois. L’annonce d’aujourd’hui positionne également avantageusement le Québec dans la recherche d’alternatives à la consommation de carburants fossiles », a souligné le ministre Clément Gignac.

« Le Québec s’est engagé à réduire, d’ici 2020, ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % sous le niveau de 1990, dans le cadre du Plan d’action sur les changements climatiques 2006-2012. Nous croyons que nous pouvons être productifs et créer de la richesse et des emplois tout en protégeant notre environnement. La construction de l’usine de production d’éthanol cellulosique de la coentreprise, formée de Enerkem et Éthanol GreenField, est une étape de plus vers notre objectif de réduction des gaz à effet de serre. C’est avec des projets solides et structurés, comme celui présenté aujourd’hui, que le Québec pourra réaffirmer son leadership vers une économie verte et durable », a commenté le ministre Sam Hamad.

La contribution de 27 millions $ du gouvernement du Québec comprend une aide financière de 18 millions $ du ministère des Ressources naturelles et de la Faune et un prêt de 9 millions $ d’Investissement Québec.