Les citoyens de Buckland se font entendre

SAINT-DAMIEN. Les citoyens de Buckland, qui n’ont toujours pas digéré l’annonce de la fermeture de leur centre de services en février 2016, ont exprimé haut et fort leur mécontentement lors de l’assemblée générale de la Caisse des Monts et Vallées de Bellechasse tenue mardi soir à Saint-Damien.

Pendant plus d’une heure, ces sociétaires ont monopolisé la période de questions, critiquant sévèrement la décision des dirigeants de fermer non seulement leur centre de services, mais également ceux des paroisses voisines de Saint-Nazaire et Saint-Philémon. Ils ont de nouveau réclamé le maintien de leur centre de services et le retour d’un guichet automatique. Plusieurs citoyens ont souligné que la caisse les avait carrément abandonnés, d’autres ayant manifesté leur intention de quitter Desjardins pour transférer leurs avoirs chez la compétition.

Porte-parole du comité d’action Club FADOQ Bon Accueil de Buckland, Laurette Carrier a invité les dirigeants à faire preuve d’équité à leur égard et leurs voisins. Elle leur demande également de faire preuve d’ouverture et leur soumettre une solution de compromis.

Mme Carrier a proposé la mise en place d’un centre informatisé dans un commerce de la municipalité, comme c’est le cas à Piopolis, petite localité de 364 habitants située près de Lac-Mégantic. À cet endroit, un guichet automatique et un poste informatique ont été mis à la disposition des citoyens dans le magasin général. Une employée de Desjardins a aidé les gens à faire la transition et les gens qui le souhaitaient avaient accès à un conseiller virtuel. «Au bout du compte, tout le monde en a profité, incluant le commerce. La caisse a également mis à leur disposition un fonds de développement de 10 000 $ par année», précise-t-elle.

Les dirigeants de la caisse, qui s’attendaient à cette réaction émotive des membres de Buckland, ont maintenu leur position. Le président Denis Jacques a rappelé que la décision des administrateurs s’expliquait principalement par la baisse marquée et récurrente de la fréquentation à ces trois centres de services.

Sévèrement critiqué par plusieurs sociétaires, le directeur général Marcel Dostie s’est dit prêt à rencontrer les gens de Buckland afin de discuter de la situation et trouver des solutions de compromis. Une rencontre devait avoir lieu le 5 mars dernier, mais avait été annulée puisque les deux parties ne réussissaient pas à s’entendre sur les modalités de celle-ci.

«On a rencontré les membres du comité de développement de Saint-Philémon tout récemment. Ce fut très positif et on en a profité pour répondre à leurs questions, en plus de leur présenter des renseignements supplémentaires. On souhaite faire la même chose avec les gens de Buckland», précise M. Dostie qui a lui aussi qualifié ce dossier de très émotif.

Processus d’accompagnement

Marcel Dostie souligne que le processus d’accompagnement auprès des utilisateurs du comptoir est en cours dans les trois localités depuis le 16 mars. «On accompagne les gens puis on va analyser les effets de la démarche. Ensuite, on verra à solutionner les derniers aspects qui resteront en suspens», poursuit le dirigeant qui ajoute que plusieurs de ces sociétaires avaient déjà amorcé un processus d’automatisation de certaines transactions.

Nouveau fonds de développement

Pour aider à contrecarrer certains effets négatifs de ces fermetures, les dirigeants de la Caisse proposent la mise en place d’un nouveau fonds de développement, indépendant du fonds d’aide du milieu, doté d’une mise de fonds de 125 000 $ sur cinq ans. Celui-ci sera étudié par les élus de Saint-Philémon, Saint-Nazaire et Buckland lors de leurs assemblées de 4 mai prochain. Selon les modalités de ce nouveau programme présentées par Marcel Dostie, Saint-Philémon et Buckland recevraient 10 000 $ par année pendant cette période, contre 5 000 $ pour Saint-Nazaire. Ces municipalités pourraient utiliser cette somme pour financer la réalisation de différents projets ou s’en servir comme levier pour aller chercher du financement supplémentaire.

Résultats financiers

Les dirigeants de la Caisse des Monts et Vallées de Bellechasse ont profité de l’assemblée générale pour brosser un tableau positif de la situation financière de l’établissement qui, au 31 décembre dernier, enregistrait un volume d’affaires sous gestion de 500,7 M$, une hausse de 3,7 % sur 2013. L’épargne et les placements des 9 024 membres totalisent 321,3 M$ (+3,1 %) alors que l’actif de l’institution financière s’établit à 267,3 M$ (+2,8 %). Les excédents avant ristournes sont de 3,1 M$ (+17 %). Les membres ont accepté le versement de 271 000 $ en ristournes et d’une somme de 75 000 $ au fonds d’aide au développement du milieu.

Des élections

Une période d’élection visant à combler un des trois postes au sein du conseil d’administration, ainsi qu’un autre au sein du conseil de surveillance, a été nécessaire. Au terme du vote, Lorraine Lemelin de Saint-Philémon a été préférée à l’administrateur sortant Jean-Yvon Roy alors que Claude Gignac de Buckland faisaient son entrée au sein du conseil de surveillance en remplacement de Jean-François Grenier. Luc Comeau de Saint-Damien et Guylain Chamberland ont été élus par acclamation sur le CA.

Pas d’images SVP

En raison du climat tendu qui prévalait en raison du dossier de la fermeture des centres de service et ne pas créer des tensions supplémentaires lors de  la période de questions, le président de la Caisse des Monts et Vallées Denis Jacques a informé les journalistes présents que la prise de photos et d’enregistrements sonores était interdite lors de l’assemblée, une mesure «extraordinaire» qui leur avait été proposée par les représentants de la fédération des caisses. Nous avons toutefois pu nous exécuter lors de la période d’élections.