Le Club de golf Bellechasse inquiet d’une possible porcherie à Saint-Damien

SAINT-DAMIEN. La direction du Club de golf Bellechasse s’ajoute à un groupe de citoyens qui s’inquiète de la venue possible d’une porcherie à Saint-Damien. Il en va de la viabilité du terrain selon les principaux intervenants du club.

Une entreprise a récemment obtenu la permission de s’y établir sur le chemin Lamontagne dans le but d’y réaliser de l’engraissement biologique de porcs sur litière. Le troupeau compterait 750 bêtes. (Voir texte précédent: http://www.lavoixdusud.com/Actualites/2015-04-10/article-4107315/Saint-Damien%3A-un-projet-de-porcherie-suscite-des-inquietudes/1).

Selon le directeur général et surintendant du site, Vincent Patoine, les odeurs potentielles inquiètent la direction et les membres du club. «Si la porcherie s’installe comme prévu et à l’endroit prévu, ce sont les odeurs qui pourraient nous nuire éventuellement en raison des vents dominants qui proviennent généralement de l’ouest. On risque une perte de clientèle», fait-il valoir.

M. Patoine remarque que l’industrie a des problèmes en général et ne souhaite pas voir des facteurs extérieurs influencer la chose. «Déjà que l’industrie du golf est précaire, même si nous perdons seulement que de 10 % à 15 % de notre clientèle, cela pourrait même mettre l’avenir du club en péril et la viabilité du terrain pour le futur. Les frais fixes demeurent les mêmes, peu importe le nombre de joueurs que l’on reçoit.»

Il est convaincu que sa clientèle ne tolèrera pas les impacts potentiels reliés à la venue d’une industrie du genre. «Advenant le cas où il y aurait des odeurs, on vient changer l’expérience de golf carrément pour nos clients. Il se joue entre 22 000 et 25 000 rondes de golf annuellement chez nous. La majorité de notre clientèle vient de Lévis et Québec. Si ces gens-là viennent ici et évoluent sur le terrain au milieu d’odeurs de purin quotidiennement, ils changeront assurément d’endroit», craint-il.

Selon M. Patoine, le Club de golf Bellechasse a fait le maximum au cours des dernières années pour s’assurer une certaine rentabilité et la situation demeure fragile. «Nous sommes en déficit malgré le fait que les dépenses sont réduites chaque année. Depuis 2009, nous avons toujours diminué nos investissements, nous achetons de la machinerie usagée et malgré cela, nous terminons avec des déficits. Nous ne sommes pas les seuls dans cette situation».

Ouvert depuis vendredi dernier, le Club de golf Bellechasse n’a pas nécessairement souffert du prolongement de l’hiver dans la région. «Depuis quelques années, on force à ouvrir le plus tard possible pour ne pas débuter les dépenses trop rapidement. À cette période de l’année, nous avons un peu d’achalandage les week-ends, mais très peu sur semaine. Cette année, c’est la météo qui a bien fait les choses entre guillemets», souligne Vincent Patoine.

La direction du Club de golf entend faire valoir son point de vue à la direction générale du ministère de l’Environnement au cours des prochaines semaines.