Achalandage stable malgré le froid et les vents

SAINT-PHILÉMON. Une saison difficile en raison de la température, mais allongée pour les mêmes raisons. C’est ce qui résume le dernier hiver à la Station touristique Massif du Sud.

C’est le constat fait par le PDG de la station, Alain Contant, alors qu’il se préparait à recevoir ses employés et bénévoles pour une activité de fin de saison le 2 mai dernier. «Nous n’avons pas manqué de neige chez nous contrairement à d’autres endroits. Nous avons reçu quelque sept mètres de neige au cours de l’hiver, nous sommes toujours gâtés à ce chapitre», fait-il valoir. La station a fermé ses portes le 19 avril dernier, sauf que les employés de la station ont pu dévaler les pentes lors de l’activité.

Il note toutefois une légère baisse du côté des entrées quotidiennes chez les skieurs pour quelques raisons. «Peut-être un 5 à 7 % de moins d’achalandage, mais en contrepartie, nous avons augmenté nos abonnements et du même coup, nos revenus généraux. L’intégration d’un relais motoneige nous a aidé aussi. Le bar à snookie alpin est aussi tout nouveau et est appelé à connaitre un beau succès si on se fie aux tendances».

Dame Nature

Alain Contant a toutefois remarqué l’arrivée d’un nouveau joueur dans l’équation météorologique. «Ce qui nous a fait mal cet hiver, ce sont surtout les vents. Nous avons dû fermer neuf journées pour cette raison-là. Il faut comprendre que nous, à 915 mètres, nous sommes exposés à des vents presque constamment et c’est pour cela qu’il y a des éoliennes dans le coin. C’est devenu un fléau avec le temps. L’an dernier, nous avions fermé cinq jours alors que pendant 20 ans, nous ne l’avions jamais fait», a-t-il remarqué

Le froid a également été un facteur relate M. Contant. «À quelques occasions, nous avons constaté des écarts d’une cinquantaine de degrés avec la veille. Le métal de nos remontées mécanique en subissait les contrecoups alors, imaginez le corps humain».

Contrairement à la croyance de certaines personnes, la remontée mécanique s’est bien comportée au cours de la dernière saison estime M. Contant. «Nous avons investi plus de 600 000 $ à ce chapitre au cours des cinq dernières années et nous sommes à changer les derniers coussins qu’il reste à faire pour l’esthétique, mais tout le côté moteur est en excellente condition maintenant. Nous n’avons pas eu d’arrêts majeurs causés par la remontée depuis un certain temps maintenant. Il y a eu quelques facteurs extérieurs, dont des pannes d’électricité ou autres. Il y a eu un bris sur notre petite remontée où nous avons dû faire venir un câble d’Europe pour la remettre en fonction, mais rien d’autre. Nous avons un excellent entretien préventif qui se fait et notre équipe travaille très bien.

Avec 33 pistes généralement offertes, M. Contant estime que le potentiel de tripler ce nombre existe. «Le potentiel du Massif du Sud, en terme d’achalandage, pourrait être doublé en hiver. Majoritairement, les gens qui nous visitent ne sont pas de la région immédiate. Ils sont de Lévis, Québec, la Mauricie, Montmagny et la Beauce. C’est très simple! Plus de sous-bois et autres. D’autres types de ski font partie de nos réflexions. Certains concepts qui se font dans l’Ouest canadien font partie des idées que l’on pourrait mettre en place. Nous n’avons pas besoin de changer grand-chose puisque nous avons le principal, soit la neige, et bien plus qu’ailleurs. Le secret est dans nos équipes qui développent les sous-bois, dans une offre d’hébergement adéquate et dans un climat où le bonheur serait le mot d’ordre».

Il rappelle que la station propose le plus haut sommet skiable au Québec avec plus de 400 mètres de dénivellation. «Les chasseurs de poudreuse sont aussi une clientèle que l’on cible de plus en plus puisque nous avons des sous-bois uniques et de la neige différente d’ailleurs». L’été aussi peut être développé selon lui et des idées sont toujours sur la table à dessin.

Il avoue que lui et ses partenaires ont freiné leurs idées de grandeur en raison du climat actuel entourant la cohabitation nécessaire avec une autre entité, le Parc régional Massif du Sud. Contrairement au souhait de plusieurs, une cohabitation des deux organisations n’est actuellement pas possible. «Pour l’instant, cette complémentarité n’existe pas. Généralement quand une entreprise privée souhaite faire quelquechose, le volet public se tasse et laisse la place. Ce n’est pas le cas ici et ce n’est pas ce que l’on souhaite nécessairement non plus, sauf que nous sommes plutôt en compétition et un litige en cour nous oppose toujours».

Les audiences sur le sujet devraient avoir lieu en septembre prochain.