Québec songe à délaisser l’entretien de certaines écoles

RURALITÉ. Des extraits des règles budgétaires actuellement étudiées par le ministère de l’Éducation inquiètent certains dirigeants de commissions scolaires. Selon ce projet, les dépenses en optimisation et en entretien consenties aux écoles occupées à moins de 50 % de leur capacité d’accueil seraient supprimées pour les trois prochaines années.

Le président de la Commission scolaire Côte-du-Sud, Alain Grenier, se demande comment les petites communautés pourront se développer si le gouvernement du Québec va de l’avant avec une telle mesure. «Nous avons une dizaine d’écoles de village qui pourraient être touchées. Par exemple, l’école secondaire à Saint-Damien a été conçue pour accueillir plus de 700 élèves alors qu’il y en a 275 actuellement. Je sais que l’on peut faire autrement, mais à quel point ? D’un côté, le gouvernement nous donne des sous pour que l’on maintienne les écoles de village ouvertes. De l’autre, il ne les entretiendrait plus. C’est un méchant problème qui se pose devant nous.»

S’il est hasardeux de préciser quelles sont les écoles qui pourraient être visées, le ministère devra préciser de quelle façon il établira le calcul de la capacité d’accueil des établissements. Sur le territoire de la Commission scolaire Côte-du-Sud, il est facile de prédire que les écoles primaires de Saint-Philémon, Buckland, Saint-Nérée, Saint-Cyrille, Sainte-Apolline, Saint-Just, Sainte-Lucie, Saint-Marcel et Sainte-Félicité pourraient être touchées, tout comme les écoles secondaires de Saint-Damien, Saint-Pamphile et Saint-Paul.

En attente de précisions

À la Commission scolaire Beauce-Etchemins, le responsable des communications, Jacques Légaré, préfère attendre avant de commenter officiellement le projet. «On a demandé des éclaircissements au ministère sur certains points. Quand on connaitra les réponses, on pourra commenter davantage», précise-t-il.

Si le gouvernement matérialise ses intentions, Alain Grenier estime que l’entretien de ces bâtiments ne pourra plus être assumé par la commission scolaire. L’augmentation des tarifs d’électricité et une coupure de plus de 560 000 $ relative au contrôle des effectifs scolaires viendront affecter directement le budget d’opération de l’organisation.

Interpellé par M. Grenier lors de sa récente visite à Beaumont devant les membres de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, le président du Conseil du Trésor, Martin Coiteux, a voulu se faire rassurant. «Je sais que le ministre Blais a indiqué qu’il souhaitait en discuter encore, car il y a assurément des irritants qui pourraient être réglés entretemps», avait-il mentionné.

Le milieu devra se prononcer sur l’avenir de ses écoles, estime Alain Grenier. «Je vais lancer l’idée d’un sommet pour les écoles de village sur notre territoire. Les dirigeants des commissions scolaires, des municipalités et les parents doivent se prononcer sur le modèle de développement de l’éducation que l’on doit choisir pour l’avenir.»