Les carrefours jeunesse-emploi souhaitent accueillir tous les jeunes

JEUNESSE. Les carrefours jeunesse-emploi (CJE) de la région cautionnent le message déposé par le Réseau des CJE du Québec qui participe à la consultation sur la prochaine Politique québécoise de la jeunesse.

Présenté en quatre axes (saines habitudes de vie, persévérance et réussite scolaire, économie et milieu de travail, participation citoyenne), le mémoire du réseau vise à soutenir le rôle des CJE dans leur milieu. La recommandation phare du mémoire vise toutefois un accès sans limites aux CJE pour les jeunes de 16 à 35 ans, peu importe leur statut socio-économique, malgré un resserrement des critères qui privilégient dorénavant les prestataires d’aide sociale ou de dernier recours comme clientèle.

«On a toujours accueilli tout le monde, peu importe leur statut», explique le directeur général du réseau, Alexandre Soulières de passage à Saint-Gervais pour vulgariser la position du réseau à ses membres. «Nous sommes d’accord pour faire un effort supplémentaire avec des jeunes qui ont besoin d’un accompagnement soutenu, mais on soutient également, spécialement dans le contexte économique et démographique actuel, que nous n’avons pas les moyens d’échapper un seul jeune.»

Il y a malheureusement une certaine discrimination causée par l’exigence d’Emploi-Québec estime M. Soulières. «Sans vouloir minimiser ce qui se fait dans le milieu scolaire, eux aussi ont à composer avec des coupures. On ne demande pas d’argent supplémentaire, mais cela ne veut pas dire que l’on approuve le fait qu’Emploi-Québec ait choisi de limiter les clientèles non plus», poursuit-il.

Sonia Boutin du CJE des Etchemins mentionne que les CJE de Chaudière-Appalaches ont vu leur enveloppe gouvernementale amputée de 8,1 % au cours de la dernière année. «D’autres CJE au Québec ont reçu plus d’argent que l’an dernier. Chez nous, il y a eu une baisse entre autres parce que notre taux de chômage est très bas en Chaudière-Appalaches.»

«On veut prouver à la fin de l’année que l’on a offert des services à des jeunes qui n’entraient pas dans les critères et qui avaient quand même des besoins», ajoute le directeur général du CJE de Bellechasse, Christian Fradette.

Des postes en moins

La majorité des carrefours jeunesse-emploi de la région ont réussi à maintenir tous les services et accueillir tous les jeunes malgré leur baisse de financement. Des coupures de postes ont toutefois dû être effectuées à la suite des compressions. Dans leur volonté d’aider tous les jeunes qui en font la demande, les CJE craignent d’en échapper au passage. «Si un matin, un jeune se lève et est en mode action, qu’il se présente au carrefour et qu’on ne peut le recevoir immédiatement parce que nous avons moins de personnel, ce jeune peut retourner chez lui et être pendant un bon moment dans une autre période de remise en question», s’inquiète Sylvie Leblond du CJE de Montmagny.

Un tremplin

Samuel Jean de Sainte-Claire et Marc-Antoine Plante de Saint-Damien ont été invité à partager leur expérience et leur cheminement via le réseau des carrefours jeunesse-emploi. Samuel a connu des moments difficiles avec la drogue et a effectué un retour aux études tout en ayant un emploi chez Plastique Micron de Sainte-Claire. Marc-Antoine poursuit pour sa part une démarche de retour aux études et souhaite éventuellement faire carrière dans l’industrie des jeux vidéo. Les deux jeunes hommes ont réussi à se prendre en main de belle façon selon les intervenants appelés à travailler avec eux.