Une pharmacienne de Sainte-Claire sanctionnée

SAINTE-CLAIRE. Une pharmacienne de Sainte-Claire, qui n’a pas remis le bon médicament à une dame de 89 ans, a reçu une amende de 3 500 $ du Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

L’erreur a eu des conséquences fatales puisque la dame est décédée en mai 2014 après avoir reçu une dose inappropriée d’un anticoagulant préparé par la pharmacienne, reconnue coupable de négligence professionnelle le 9 décembre dernier rapporte le Journal de Québec dans son édition de mardi.

Nathalie Fortin s’était trompée de couleur de pilules en remplissant le pilulier de la dame selon la preuve déposée. Plutôt que de préparer des comprimés roses de Taro Warfarin ou Coumadin, la pharmacienne avait placé dans les cases des pilules bleues de ce même médicament. Or, la dose du comprimé bleu est quatre fois plus puissante que la rose. L’absorption de cet anticoagulant beaucoup trop fort pour la dame a causé une série d’hémorragies, provoquant ainsi son décès six jours plus tard.

Le 1er mai 2014, la dame a dû être hospitalisée subitement en raison de difficultés respiratoires. Ce n’est qu’une fois à l’hôpital de Lévis que les médecins ont constaté que son pilulier contenait un médicament trop puissant et que cette erreur se répétait dans trois autres piluliers en attente de livraison. Une plainte pour négligence dans l’exercice de la profession a donc été déposée contre Nathalie Fortin au Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec.

Une sanction disciplinaire

Dans sa décision, l’Ordre des pharmaciens du Québec en était venu à quelques conclusions, la principale étant «qu’il est donc probable que Madame A…, malgré la sévérité de ses antécédents, ne serait pas décédée n’eût été de cette surdose», en faisant référence à la warfarine.

Le président de l’Ordre, Bertrand Bolduc, explique que des erreurs du genre sont peu fréquentes, que ce sont des exceptions. Il ajoute que la sanction imposée à la pharmacienne fait partie d’un processus disciplinaire. «Il ne s’agit pas d’une cause au civil ou criminel. La peine n’est pas reliée à la conséquence mais à l’intention. Les sanctions sont déterminées par règlement. Le reste n’est pas de notre ressort ou juridiction».

La sanction de 3 500 $ imposée faisait suite à une suggestion commune des deux parties qui ont pris en considération différents critères dont ceux d’assurer la protection du public, d’avoir un effet dissuasif auprès de l’intimée, d’avoir un effet exemplaire auprès des autres membres de la profession, de ne pas punir l’intimée mais rechercher sa réhabilitation et de respecter l’autorité des précédents après une analyse de la jurisprudence pertinente.