Sabrina souhaite démystifier les troubles de l’alimentation

SANTÉ. Sabrina Lachance de Saint-Gervais souhaite que les personnes aux prises avec des troubles de l’alimentation (anorexie / boulimie) aient accès à des services en Chaudière-Appalaches. Ayant eu à composer avec des problèmes du genre au cours de la dernière année, elle organise un zumbathon au profit de cette idée.

L’activité du 1er octobre prochain vise à permettre à la Maison l’Éclaircie de Québec qui offre des services gratuits aux personnes de 14 ans et plus, avec ou sans diagnostique en la matière, de poursuivre sa mission dans la région.

La jeune femme de 25 ans souhaite sensibiliser les gens à la chose. Elle a dû composer avec un problème d’anorexie au cours des derniers mois et continue de recevoir des services de la Maison l’Éclairicie. «Je n’étais pas encore diagnostiquée sauf qu’en faisant des lectures sur le site internet de la Maison en février, je me suis reconnue dans tout. Je me suis mise à pleurer parce que ce fut une délivrance, mais surtout un choc.»

C’est la raison pour laquelle elle participe à des activités avec l’organisation depuis mars dernier. «Je ne devais pas au départ recevoir de services de l’organisme, car il ne desservait que la région de Québec. La Maison a toutefois reçu une aide de «Bell Cause pour la cause» pour élargir son offre à la région Chaudière-Appalaches et j’ai pu y avoir accès.»

Un problème difficile à cerner

Maman d’un petit garçon de quatre ans, Sabrina avoue avoir eu de la difficulté à réaliser, accepter et composer avec la maladie. Elle cherche encore ce qui a pu me mener là. «Il n’y a pas d’événement précis ayant pu déclencher la maladie chez moi de décelable. Elle s’est installée chez moi de manière plutôt sournoise. Psychologiquement, j’étais prédisposé à attraper un trouble alimentaire. Je fais un peu d’anxiété et j’ai aussi des petits troubles obsessionnels compulsifs alors mon entourage me connait et me mettait en garde».

La jeune femme avoue avoir constaté quelques problèmes de santé causés par la maladie. «J’ai eu des symptômes physiques, comme la perte de cheveu, des problèmes cardiaques et que j’ai encore même si je mange bien. J’ai fait de la basse pression, de la fatigue et des étourdissements. J’étais très irritable et la relation avec mon fils se détériorait».

Elle a toutefois déjà ciblé certains éléments pouvant l’avoir menée dans cette direction. «J’ai commencé à m’entrainer en septembre et à surveiller mon alimentation, un peu comme une résolution. J’ai aussi eu une période un peu plus festive, de novembre à janvier, où mon besoin de plaire était peut-être plus grand. J’avais fait une dépression post-partum à la suite de mon accouchement. Comme je ne suis pas une fille très active ni sportive, les gens remarquaient que je maigrissais tout de même alors ils se posaient des questions. Le 31 décembre dernier, j’étais avec ma famille et j’avais passé une nuit blanche. Je n’ai pas profité de l’arrivée de la nouvelle année du tout avec mon entourage. J’ai mis fin à tout cela en janvier.»

Éducatrice à la petite enfance de profession, elle a dû cesser temporairement d’occuper son emploi. «En février, je suis allé voir mon médecin pour lui demander personnellement un arrêt de travail. J’avais des symptômes dépressifs, ça ne fonctionnait tout simplement pas. Ma directrice avait aussi remarqué que j’allais plus ou moins bien depuis le retour des fêtes. Je recommencerai progressivement à compter le 1er août».

Une réhabilitation constante

Sabrina Lachance travaille actuellement à rétablir l’équilibre dans sa vie. «Je mange bien présentement. Pendant trois mois, j’avais faim 24 heures sur 24, sauf que je ne donnais pas suffisamment de nourriture à mon corps», depuis deux mois en fait. J’ai eu la chance de ne pas perdre mes signaux de faim dans tout ça. Ça arrive chez certaines personnes.

Curieuse et déterminée, elle réussit toujours à obtenir l’aide dont elle a besoin. «Je suis passé à deux cheveux d’être hospitalisée et je suis convaincu que le trouble alimentaire m’est arrivé pour quelque chose. Je suis passé de 132 livres en septembre dernier à 95 il y a deux mois environ. Mon image corporelle est mon plus gros combat. J’ai vraiment peur de prendre du poids. Ces temps-ci, quand je me regarde, je me trouve belle, mais ça dépend des jours. J’essaie de ne pas trop me regarder, c’est plus simple».

Visiblement satisfaire du soutien obtenu à la Maison L’Éclaircie que son activité éveillera l’opinion publique sur le sujet et permettra à l’organisation de poursuivre son action en Chaudière-Appalaches. «Malheureusement, dans quelques mois, l’aide prendra fin et d’autres personnes ayant, tout comme moi, un trouble du comportement alimentaire seront privées d’une ressource essentielle. Sans eux, je n’en serais pas là aujourd’hui. Je veux maintenant contribuer au développement et au maintien des services d’un milieu indispensable, mais aussi d’en faire la promotion dans mon secteur».

Le zumbathon devrait débuter vers 10 h le matin et doit durer un peu plus d’une heure. Des kiosques expliquant les différentes problématiques de troubles de l’alimentation pourront être visités et les gens en apprendre davantage sur les différentes maladies du genre. Écoute téléphonique, cohorte de groupe, rencontres individuelles d’accompagnement et de soutien avec une intervenante, rencontres avec une nutritionniste et bien plus encore font partie des services offerts. (http://www.maisoneclaircie.qc.ca/index.html)