Rotobec tourne le dos à Linda Goupil

La candidate péquiste dans Bellechasse, Linda Goupil, n’est pas la bienvenue chez Rotobec à Sainte-Justine pendant la campagne électorale en cours. La raison évoquée: Mme Goupil est candidate pour un parti nationaliste. Rotobec ne serait d’ailleurs pas la seule entreprise qui aurait refusé d’ouvrir ses portes à l’ex-députée de Lévis depuis le début de la campagne.

C’est ce qu’elle nous a confié lors d’une rencontre dans le but de tracer un bilan sommaire de la campagne et de faire une mise à jour de ses engagements électoraux. " On a permis aux autres candidats d’y aller et moi je n’ai pas pu m’y rendre. C’est la première fois que ça m’arrive. Mon neveu y occupe une fonction très importante, le meilleur ami de mon mari y travaille depuis plusieurs années et on m’a refusé l’accès parce que je suis membre d’un parti nationaliste. Je sais que je serai la bienvenue une fois la campagne terminée, mais pas cette fois. Je ne demande pas aux gens de voter pour moi, c’est une belle réussite, mais c’est antidémocratique " s’est exclamée Linda Goupil.

Pas contre la candidate

Ce n’est pas contre Linda Goupil que cette décision a été prise fait valoir le directeur général de l’entreprise, Robert Bouchard. L’entreprise ne souhaite tout simplement pas être un outil de promotion de la souveraineté. " C’est ma décision et elle est partagée par mes partenaires. Rotobec ne veut pas être associée ou favoriser cette idée-là. Madame Goupil sera toujours la bienvenue. Mais pas pendant la campagne. "

M. Bouchard ne comprend pas la réaction de cette dernière souhaitant avoir la discrétion d’accueillir les gens qu’il souhaite. " C’est assurément une femme honnête, intègre et de grande envergure, mais l’idée de la souveraineté et d’un éventuel référendum où on parle de passeport, de frontières et autres, ce n’est pas bon pour l’économie des entreprises qui souhaitent faire des affaires avec l’étranger. Cela crée des incertitudes inutiles. "

Robert Bouchard estime, de plus, avoir le droit d’émettre son point de vue à titre de dirigeant d’entreprise. " Les syndicats nationaux n’hésitent pas à faire valoir leur point de vue alors pourquoi pas nous. Pourquoi on n’aurait pas le droit de s’afficher publiquement. "