Le pacte fiscal ne passe pas dans Bellechasse-Etchemins

MUNICIPAL. Le pacte fiscal signé mardi dernier par le gouvernement du Québec et les municipalités ne fait pas que des heureux, même si l’Union des municipalités du Québec (UMQ) l’a approuvé à 80 % et la Fédération québécoise des municipalités (FQM) à 75 %. Les échos entendus en Chaudière-Appalaches sont ceux d’une vive déception pour plusieurs.

Le maire de Saint-Luc, Denis Laflamme, figure parmi les plus cinglants. «Y’a rien pour nous là-dedans. Le pacte fiscal est fait en fonction de Québec et Montréal. Certaines municipalités ont peut-être voté en faveur, car il y a une ristourne pour les écoles. Nous, nous n’avons plus d’école.»

Rien dans ce pacte fiscal ne peut servir à la relance de la MRC des Etchemins selon lui. «On aurait aimé qu’ils nous aident, les petites municipalités. On nous a déjà promis une MRC-ressource, on se retrouve avec une MRC-laboratoire. Quelle est la différence? Est-ce parce que c’est plus difficile à barrer. C’est juste le mot qui a changé pour ne rien dire finalement. Le temps qu’on va se questionner sur la signification, on ne dira rien j’imagine.»

M. Laflamme semblait dérouté du fait que la majorité des élus décriaient la proposition qui a finalement été acceptée avec une large majorité. «Le monde est tellement con, qu’à la fin du discours du ministre Moreau (Pierre), tout le monde s’est levé pour l’applaudir. Frappe-moi au visage et dis merci monsieur.»

La mairesse de Sainte-Claire, Denise Dulac, a semblé offusquée par la présence des maires de Québec et Montréal, Régis Labeaume et Denis Coderre, et d’autres membres de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) tout juste avant le vote des élus. «J’ai été heurtée par le fait que l’UMQ se prononce avant nous alors qu’ils devaient le faire une semaine plus tard. C’était visiblement pour nous influencer.»

Le seul gain visible est au niveau des relations de travail et ne concerne que les grandes villes selon Mme Dulac. «Même qu’ils ont donné un chèque en blanc, car il n’y a rien de défini à ce chapitre. Des chèques en blanc, je n’en signe pas chez moi et je ne le ferai pas non plus à titre de mairesse.»

À Saint-Nazaire, le maire Claude Lachance a aussi décrié l’attitude de l’UMQ. Il était également déçu de voir le pacte fiscal approuvé par une aussi forte majorité. «C’est beaucoup trop fort. Si la FQM veut se faire respecter, elle devra agir autrement. Le seul gain est au niveau des régions-ressources où il y aura une augmentation de l’aide au Fonds de développement des territoires en difficulté, mais seulement dans trois ans. À l’inverse, les remboursements de la TVQ qui nous sont consentis passent de 62 % à 50 %.»

Son de cloche similaire du côté du maire de Lac-Etchemin, Harold Gagnon. «Ce n’est pas ce qui va sortir la MRC des Etchemins de la dévitalisation. La concurrence des régions-ressources restera la même.» Il s’insurge aussi que les surplus du CLD et de la Conférence régionale des élus pourraient servir la région, mais cet argent devra être rapidement dépensé. «Nous avons une date butoir pour dépenser cet argent sinon il retournera au gouvernement. Cela nous donne peu de temps pour réfléchir et proposer des dossiers concrets.»

Le nouveau pacte fiscal proposé par Québec vise à redéfinir les communications, les transferts financiers et les pouvoirs accordés aux municipalités pour les quatre prochaines années.