L’histoire du Quatre-chemins de Saint-Magloire expliquée

Sis à l’intersection de la route 281 et des rangs Bellechasse et Saint-Charles-Nord, le «Quatre-chemins» de Saint-Magloire était jadis un «centre commercial» important pour de nombreux résidents de cette localité. Au fil des ans toutefois, le secteur a perdu peu à peu de son lustre, les commerces fermant en raison du départ de nombreux résidents qui vendaient leurs maisons pour s’établir au village ou à l’extérieur.

Désireuse que les gens du secteur n’oublient pas ce riche passé et que les nouveaux résidents puissent en prendre connaissance, Lucille Bégin vient de publier un livre intitulé À la croisée du Quatre-chemins.

Native de Saint-Camille, Mme Bégin et son époux Léandre Lamontagne sont revenus s’établir dans le secteur il y a quelques années après avoir vécu à Montréal et Saint-Henri, dans Bellechasse.

«Nous avions déjà une résidence secondaire au Quatre-chemins, car mon mari était originaire du secteur et y était attaché. Il y a trois ans, plusieurs résidences ont été mises en vente et j’ai cru bon écrire ce livre qui rendrait hommage à ces gens qui sont nés à cet endroit et y ont élevé leurs familles.»

Du tournant du siècle dernier jusqu’au milieu des années 1950, des centaines de personnes vivaient dans les rangs du secteur, la mode étant aux grosses familles de 10 ou 12 enfants, sinon davantage. «On y retrouvait des magasins généraux, un restaurant, des moulins à farine ou à scie, une beurrerie, une forge et bien d’autres. Les gens des rangs venaient y faire scier leurs bois, acheter leurs provisions ou même prendre une liqueur au restaurant», poursuit l’auteure.

Pour réaliser son livre, Mme Bégin a rencontré de nombreux résidents qui ont accepté de partager avec elle les souvenirs de leur vie dans ce secteur, ou encore les histoires de ceux qui les ont précédés. Elle a obtenu de nombreuses photos d’époque présentant la majorité des quelque 40 résidences du secteur, qu’elle compare avec des photos récentes qu’elle a prises elle-même.

Une centaine d’exemplaires du livre, vendus 25 $ chacun, ont été imprimés par Mme Bégin qui a assumé 100 % des coûts reliés à ce projet. Avant le lancement du livre le samedi 27 août, ceux-ci avaient tous trouvé preneur et Mme Bégin entendait en réimprimer un certain nombre pour ceux et celles qui n’avaient pu se le procurer avant. Un exemplaire est d’ailleurs mis à la disposition des visiteurs qui passeront par la Maison du patrimoine de Saint-Magloire.

À l’histoire des résidences du secteur se sont ajouté quelques pages traitant des coutumes de l’époque comme les décès au Quatre-chemins, le temps des fêtes, la vie en hiver et bien d’autres.

Exposition sur le Quatre-chemins

Le livre de Mme Bégin et les trois années de travail qu’elle y a consacrés ont inspiré les responsables de la Société du patrimoine de Saint-Magloire qui ont profité de ce lancement pour dévoiler une nouvelle exposition portant sur le Quatre-chemins. Située au deuxième étage de la Maison du patrimoine, il sera possible de la visiter jusqu’en septembre 2017.

Photos d’époque, répliques à l’échelle de la croix du Quatre-chemins et d’anciens commerces de l’époque, de même que des objets anciens rappelant la vie d’autrefois ornent cette exposition initiée, entre autres, par Mmes Miriam Deraspe et Nicole Prévost.

«Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux projets pour attirer les gens, car beaucoup d’entre eux ont déjà vu l’exposition sur les frères Baillargeon. On a bénéficié du travail de Mme Bégin qui nous a beaucoup aidés là-dedans», précise Mme Prévost.

«Ce sont deux projets complémentaires qui ont un objectif commun. On ne voulait pas que le passé de cette banlieue de Saint-Magloire sombre dans l’oubli.»