Une belle récompense pour Maryan Lacasse

LAC-ETCHEMIN. Personnalité coup de cœur lors de la récente soirée reconnaissance de la Chambre de Commerce Bellechasse-Etchemins, Maryan Lacasse était surprise de recevoir cette distinction, surtout qu’elle était la seule lauréate issue du monde communautaire.

«Ce n’est certainement pas ce à quoi on pense lorsqu’on participe à de tels événements, mais ça fait un petit velours c’est certain», souligne la résidente de Sainte-Claire. Cette dernière possède un parcours atypique qui a séduit les personnes présentes au Manoir Lac-Etchemin.

Mère de quatre enfants qu’elle a élevés seule pendant de nombreuses années, la jeune femme de 38 ans a su relever plusieurs défis de front : élever sa famille tout en apportant un soin particulier à son fils Sébastien, qui souffre de deux maladies rares, compléter avec succès une maîtrise comme infirmière praticienne spécialisée et s’impliquer bénévolement au sein de différentes organisations.

Outre l’Association des personnes handicapées de Bellechasse (APHB) qu’elle préside depuis 2011, Maryan Lacasse est vice-présidente de l’Ordre régional des infirmières de Chaudière-Appalaches et responsable du cyberjournal de cette même organisation. Elle est aussi vice-présidente du Conseil des infirmières du CSSS Montmagny-L’Islet, où elle travaille à temps plein. «Tout est une question de temps. Il faut aussi savoir s’entourer des bonnes personnes», précise celle qui est aujourd’hui infirmière praticienne spécialisée au CLSC de Saint-Fabien-de-Panet.

Vivre avec un enfant handicapé

Le petit Sébastien, maintenant âgé de 12 ans, présente deux maladies rares et diverses complications qui sont associées à celles-ci. Le jeune homme est atteint de neurofibromatose de type 1 et d’albinisme oculaire qui provoque chez lui différents problèmes visuels. Il est aussi atteint de déficience intellectuelle et d’un déficit d’attention avec hyperactivité. «Cela demande bien des rencontres et suivis avec les médecins et spécialistes de la santé», souligne Mme Lacasse.

Le diagnostic est tombé alors que Sébastien avait un an. «Auparavant, il présentait quelque symptômes qui n’étaient pas assez importants pour nous inquiéter. Le pédiatre s’est aperçu par après de certains retards de développement et c’est à ce moment que la spirale des rendez-vous et des listes d’attente sont apparus», précise la mère.

Cette dernière ajoute que même si elle travaillait dans le réseau de la santé, il n’était pas toujours facile d’avoir accès aux services. «Tu ne sais pas toujours à quelles portes cogner et quand tu réussis par entrer à quelque part, la porte finit toujours par se fermer après un certain temps.»

Une fois le diagnostic tombé, Maryan Lacasse précise que les obstacles sont nombreux vers l’établissement d’une vie dite «normale». «Il faut d’abord accepter le fait que ton enfant est différent et que tu peux avoir besoin d’aide. Comme mère, tu te dis que tu es capable de tout gérer, mais tu finis par comprendre que ce n’est pas possible», indique-t-elle.

Maryan Lacasse ajoute qu’il lui fallait expliquer la situation à ses deux fils aînés qui devaient comprendre et accepter le fait que leur frère était différent et que leur mère devait parfois consacrer plus de temps à lui qu’à eux. Les quatre fils de Maryan Lacasse sont maintenant âgés de 19, 17, 12 et 8 ans et demi.

Cette dernière peut depuis compter sur le soutien d’un nouveau conjoint, Alain Bouffard, «qui est très compréhensif et prend soin de mes enfants comme si c’étaient les siens.»