Ordination diaconale de Pierre-Paul Deblois

RELIGION. Homme d’affaires bien connu, Pierre-Paul Deblois est devenu diacre le dimanche 9 novembre dernier lors d’une célébration particulière à l’église de Sainte-Claire.

Plus de 700 personnes s’étaient entassées dans l’église pour l’ordination au diaconat permanent de celui qui travaillera partout sur le territoire de l’Unité paroissiale Montagnes et rivières de Bellechasse, composée des municipalités d’Armagh, Buckland, Saint-Damien, Saint-Lazare, Saint-Malachie, Saint-Nazaire, Saint-Nérée, Saint-Philémon et Sainte-Claire.

La cérémonie de plus de deux heures fut célébrée par le Cardinal Gérald Cyprien Lacroix, Archevêque de Québec, dont la simplicité et la bonhommie ont contribué à alléger le côté protocolaire de cette activité.

Pierre-Paul Deblois songeait à s’impliquer au sein de l’église depuis longtemps. Sa préparation aura nécessité près de cinq ans. «Cela fait une trentaine d’années que j’ai ça dans mon cœur. Je veux faire mon bout de chemin aussi. Plus je laissais s’ancrer cette idée dans mon cœur, plus j’avais le goût de travailler et de prendre du temps pour le faire. Avoir la foi est un sentiment bienfaisant que l’on n’est pas seul dans la vie», confiait le principal intéressé à la suite de la cérémonie.

S’il y songeait depuis longtemps, il a d’abord eu à obtenir l’approbation de son entourage. «Quand je me suis senti prêt à faire les démarches, j’ai d’abord demandé à mon épouse ce qu’elle pensait de cette idée qui m’a dit qu’elle me voyait faire cela. Ensuite, nous avons demandé la même chose à nos trois enfants qui, de façon individuelle et sans savoir ce que les autres avaient répondu, me disait que c’était moi et d’y aller. À ma grande surprise, mes enfants m’ont dit que c’était la continuité de ma vie», raconte Pierre-Paul Deblois qui ajoute que sa première mission demeurera sa famille, telle que l’exige la démarche.

Le nouveau diacre aura surtout pour mandat de s’impliquer au sein des communautés de l’unité pastorale. «Mon rôle sera d’assumer certaines tâches officielles comme célébrer des mariages et des baptêmes ou d’accompagner des gens dans le deuil, mais surtout d’accompagner les personnes dans leurs questionnements et leurs besoins au niveau de la foi. Les gens ont besoin parfois d’être écoutés et d’être confirmés. Je me sens particulièrement interpelé par les familles, je veux être proche d’elles. Je veux être à l’écoute des gens, comme je l’ai toujours été, mais d’une façon différente», précise-t-il avant de quitter pour une réception en compagnie de ses proches.

Sur place pour procéder à l’ordination de Pierre-Paul Deblois, l’Archevêque de Québec Gérald-Cyprien Lacroix était ravi de pouvoir compter sur lui pour diffuser le message de l’Église. «C’est quelque chose qui existait dans les premiers siècles de l’histoire de l’Église et ça s’est perdu avec le temps. Il y a 50 ans, on est revenu aux sources. Dans le Diocèse de Québec, nous sommes bénis, nous avons une centaine de diacres permanents, la plupart des hommes mariés et il y en a d’autres en formation.»

L’ordination d’un diacre est une démarche très sérieuse, précise Mgr Lacroix, qui nécessite un investissement important de la personne concernée. «La préparation dure environ cinq ans, car on veut que nos diacres aient une formation théologique, biblique, pastorale et autre pour qu’ils puissent offrir un bon leadership dans les milieux.»

Il avoue toutefois que la démarche de celui-ci était malheureusement peu courante. «Nous appelons partout, il faut que des gens répondent bien entendu. Le contexte social ne favorise pas beaucoup l’implication au sein de l’église. Ce n’est pas très valorisant aujourd’hui de devenir prêtre. Nous avons été tellement ridiculisés dans le passé. Dans les médias, à la télévision, on se moque continuellement des prêtres alors ce n’est pas très attirant pour les jeunes. Par contre, s’ils côtoient des prêtres régulièrement, s’ils en connaissent, il pourront peut-être faire ce choix», souhaite le chef de l’Église dans la région.

Tel qu’il s’était présenté à son arrivée comme Archevêque, Mgr Lacroix a officié une cérémonie très protocolaire, mais n’a pas négligé de détendre son auditoire. Quelques pointes d’humour ont permis d’en alléger le contenu. «Je continue d’être moi-même, le Seigneur a appelé Gérald alors je suis ce que je suis. Si je jouais un rôle, je ne serais plus moi. Le Seigneur nous appelle avec ce que l’on est. Nos forces, nos talents, nos limites aussi. Il nous prend tel que l’on est, mais il veut que l’on avance alors j’essaie d’être moi-même, j’aime que les choses ne soient pas lourdes. Venir à l’église, ce ne doit pas être une pénitence. On fait des choses sérieuses, mais en même temps, on a vécu cela dans la joie.»