Le milieu politique réagit à la position de Prévost

SAINTE-CLAIRE. L’annonce de la possibilité que l’entreprise Prévost choisisse de réaliser le contrat obtenu de la défense canadienne ailleurs qu’à Sainte-Claire fait réagir le monde politique régional.

Après la députée-ministre Dominique Vien vendredi dernier, le préfet de la MRC de Bellechasse, Hervé Blais, et la mairesse de Sainte-Claire, Denise Dulac, demandent eux aussi à l’entreprise de revoir sa position actuelle de réaliser les travaux à Saint-Nicolas et de tout mettre en œuvre pour que le contrat soit réalisé à Sainte-Claire ou ailleurs dans Bellechasse.

Pour un, Hervé Blais estime qu’il en va de la vitalité des communautés de la région. «La communauté entrepreneuriale dans Bellechasse est tissée serrée et chaque fois que l’on délocalise des emplois ou une production, c’est toujours dramatique, car ça nous fait perdre des emplois. Présentement, je ne sais pas où en sont les discussions de Prévost avec l’entreprise où ils souhaitent désormais construire les camions, mais je demande à Prévost de faire tout ce qui est humainement possible pour que le contrat soit réalisé dans Bellechasse».

La mairesse de Sainte-Claire estime que sa communauté doit déjà composer avec la perte de l’usine Baldor. Elle n’aurait jamais pensé qu’il y avait des irritants relativement au contrat de Prévost avec les Forces armées canadiennes au point d’envisager une relocalisation. «Des dirigeants m’avaient confié en juillet, lors de l’annonce, que nous aurions à nous rencontrer pour régler une problématique de circulation pendant la durée des travaux en raison de l’ampleur du contrat. Je les ai relancés à quelques reprises sauf que l’entreprise me disait étudier certaines choses. Je n’ai jamais eu de réponse à l’effet que la production serait transférée ailleurs et que leur décision était définitive», indique Denise Dulac.

Selon elle, l’entreprise a toujours le choix de l’emplacement où se feront les travaux. «Ils ont une lettre d’intention à ce qu’on me dit et non un contrat ferme alors il est encore temps qu’ils révisent leur position. Prévost a toujours été rattaché à Sainte-Claire. Que l’entreprise aie des points de service ailleurs fait partie du jeu, sauf que si on commence à déménager des contrats comme ceux-là, qui appartiennent à Prévost, alors c’est une délocalisation et oui, je suis inquiète pour l’avenir».

De l’intérêt pour les bâtiments

Selon ce qui a été possible d’apprendre, quelques entreprises de la région auraient manifesté un intérêt pour l’un ou l’autre des deux bâtiments de Baldor, autant l’usine que l’entrepôt du boulevard Bégin. Après avoir privilégié la vente des deux immeubles, l’entreprise serait maintenant prête à explorer d’autres options dont la location étant conscient de l’impact des événements récents sur la municipalité et la région. La location pourrait aussi permettre de cibler le bon acquéreur.

Développement économique Bellechasse travaille sur le dossier depuis un certain temps. Le directeur général de l’organisation, Alain Vallières, confirme que des discussions avec des entreprises de la région sont en cours pour permettre une occupation efficace de ces locaux, mais ne peut indiquer si Prévost a été approché.

«L’automne dernier, nous avons eu une demande pour une entreprise qui cherchait un espace de 50 000 pieds carrés. La firme en question ne nous avait pas mentionné pour qui elle faisait des approches et nous avions dû répondre qu’à ce moment-là, il n’y avait pas d’espaces semblables disponibles. Nous avions soumis un bâtiment, mais qui ne répondait pas aux standards visés. Lorsque nous avons appris la nouvelle relativement à Baldor, nous avons soumis de l’information à certaines entreprises qui cherchaient des espaces, c’est tout ce que je peux dire. »

Ce n’est qu’au cours des deux dernières semaines que le milieu bellechassois a appris que le contrat avec les Forces armées pourrait échapper à la région. Est-il trop tard pour que le contrat soit réalisé dans Bellechasse? Alain Vallières refuse d’en arriver à cette conclusion. «Tant que ce n’est pas fini, ce n’est pas fini. Une entreprise qui a besoin de locaux va faire une bonne évaluation de la situation. Tant qu’il n’y a rien de formel de réalisé, on se doit d’espérer.»