Vers un meilleur accès aux médecins de famille?

LAC-ETCHEMIN – La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) veut améliorer l’accès aux médecins de famille et propose différentes façons pour y arriver.

Lors d’une récente conférence de presse tenue à Québec, le président de la FMOQ, le docteur Louis Godin, a émis le souhait que chaque personne déjà inscrite auprès d’un médecin de famille puisse obtenir un rendez-vous avec celui-ci en moins de 30 jours, lorsque la situation le requiert, et que ceux qui n’en n’ont pas puissent en rencontrer un en moins de 24 heures, lorsque leur état de santé le nécessite.

Ces deux énoncés découlent d’un rapport du Groupe de travail sur l’accessibilité aux soins de première ligne, qui contient des propositions que le docteur Godin a qualifiées d’ambitieuses.

Dans le premier cas, la FMOQ propose aux médecins de libérer, hebdomadairement, de deux à trois plages-horaire afin d’accueillir les personnes souhaitant obtenir un tel rendez-vous.

Pour les aider dans l’atteinte de cet objectif, la Fédération propose que chaque médecin ayant au moins 1 000 patients inscrits auprès de sa clinique puisse obtenir l’appui d’une ressource infirmière qui pourrait effectuer un suivi auprès de certains patients atteints de maladies chroniques, par exemple, ou prendre des appels de patients, ce qui permettrait d’alléger la tâche du médecin.

Pour les personnes n’ayant pas de médecin de famille et qui souhaiteraient en voir un en moins de 24 heures, la FMOQ indique que cela devra se faire dans le cadre de cliniques sans rendez-vous et invite les médecins à se rendre davantage disponibles les soirs, weekends ou lors de congés fériés.

Le docteur Godin, qui a longtemps pratiqué à Saint-Anselme, insiste pour dire que les médecins de famille intéressés pourront le faire sur une base volontaire. Du même souffle, il ajoute que le gouvernement devra toutefois prendre les moyens nécessaires pour leur offrir davantage de soutien technique et infirmier, tout en leur donnant une plus grande reconnaissance administrative et économique.

Sylvain Dion en accord

Le docteur Sylvain Dion du CSSS des Etchemins se dit en accord avec ces grandes orientations de la fédération. À ses yeux, la première des deux suggestions du docteur Godin est celle qui serait plus facile à implanter en Bellechasse-Etchemins.

« Certains de nos médecins en cliniques privées disposent déjà de ressources infirmières, qui les appuient. De plus, plusieurs d’entre eux dépassent largement le seuil requis de 1 000 patients», précise le docteur Dion qui croit, en revanche, que la seconde proposition s’appliquerait davantage aux grands centres, où les besoins sont importants et où il est impératif de libérer l’accès aux urgences.

M. Dion, qui est aussi responsable du Groupe de médecine familiale des Etchemins, croit également que les propositions de la fédération placent davantage les GMF au cœur de l’offre de services en médecine familiale et confirment leur statut pour le futur.

À cet égard, il affirme que la MRC des Etchemins est actuellement mieux pourvue que d’autres secteurs de Chaudière-Appalaches en cette matière, avec 14 médecins rattachés au GMF des Etchemins. Il ajoute que les localités du secteur de Saint-Prosper sont desservies par trois médecins du GMF Abénaquis, situé à Saint-Georges, en plus de profiter de la présence de trois médecins de Lac-Etchemin qui font du bureau une journée par semaine, à Saint-Prosper.

« Toutes proportions gardées, la situation est plus précaire dans des secteurs comme Thetford-Mines, Saint-Georges, Saint-Joseph et même le Grand-Littoral qui, avec ses 250 000 habitants, manque de médecins », précise M. Dion qui ajoute que l’an dernier, le GMF des Etchemins avait accueilli un nouveau médecin facturant.

Le nouveau plan régional d’effectifs médicaux (PREM) prévoit la venue de sept nouveaux médecins en Chaudière-Appalaches, dont quatre qui seraient affectés au secteur du Grand-Littoral.