Tornade à Saint-Magloire et Saint-Fabien

SAINT-MAGLOIRE. Une tempête de vent s’est abattue sur les lots boisés de producteurs forestiers de Saint-Magloire et de Saint-Fabien-de-Panet dans la nuit du 9 au 10 juillet dernier. Tornade ou simple rafale de vent? Des spécialistes d’Environnement-Canada seront dépêchés sur place pour évaluer la cause des dégâts qui sont d’une ampleur considérable.

Invisibles du chemin public, les dégâts ont été découverts par Yvan Couture, propriétaire forestier de Saint-Fabien qui se rendait à son chalet. Il a dû arrêter son véhicule devant la barricade d’arbres qui le séparait de l’habitation. C’est en continuant son chemin à pied, en se faufilant à travers les décombres, qu’il a pu constater l’ampleur du sinistre.

La tempête a littéralement fauché un corridor forestier composé surtout d’érables et d’épinettes noires équivalent à près de 600 pieds de largeur sur plus de 1 000 pieds de long observe l’ingénieur forestier François-Hugues Bernier, l’un des propriétaires touchés. « La plantation est couchée sur près de trois hectares et tout est déraciné ou cassé. Il faudra intervenir pour sortir tout ce bois et refaire un cycle de reboisement. Ce sont des milliers de dollars en investissements perdus et à venir. »

Pour M. Couture qui prenait sa retraite le lendemain pour notamment travailler à aménager sa forêt, c’est un dur coup: « Cela fait 35 ans que j’aménage ma forêt avec grands soins et j’en faisais un projet de retraite avec ma conjointe afin de m’assurer un revenu d’appoint. Tout vient de s’écrouler au sens propre comme au figuré. Je ne sais pas si j’aurai le courage de tout reprendre à zéro. »

Prudence sur vos boisés en pareille situation

Les professionnels forestiers du groupement forestier de Bellechasse-Lévis et du groupement forestier de Montmagny-L’Islet ont été informés de la situation et un plan d’intervention sera mis en place afin de récupérer un maximum de bois. Ceux-ci doivent se rendre sur les lieux au cours de la semaine. M. Bernier invite les propriétaires voisins à se rendre sur leur propriété, mais aussi d’être prudents. « Ce n’est pas n’importe qui qui peut intervenir dans ce genre de situation. Dans ces entremêlements d’arbres, toutes les tiges sont en tension. C’est un peu comme des catapultes prêtes à tirer. C’est extrêmement dangereux et ça prend des professionnels. Je ne recommande vraiment pas aux propriétaires forestiers d’intervenir eux-mêmes en pareille situation, car ils le feraient au péril de leur vie. »

Des démarches seront faites auprès des assureurs pour s’enquérir des couvertures possibles pour couvrir le coût des pertes et des opérations de remise en production.