Expositions agricoles: diversité et nouveautés nécessaires au succès

EXPOSITION. Le succès des expositions à caractère agricole de la région repose toujours sur l’originalité, mais aussi sur l’ajout de nouveautés dans leur programmation estime le président de l’UPA Chaudière-Appalaches, James Allen.

Chaudière-Appalaches compte maintenant sur cinq expositions du genre pour illustrer le travail et le talent des producteurs, soit Expo BBQ à Saint-Anselme, l’Exposition agricole et forestière de Saint-Odilon, celle du Bassin de la Chaudière à Saint-Isidore et les expositions de Lotbinière et de Beauce présentées respectivement à Saint-Agapit et Saint-Honoré.

Une baisse de popularité chez plusieurs et l’annonce de la fin de celle de Montmagny en 2016 ont indiqué une nécessité de changements dans le domaine. Selon M. Allen, l’absence de modifications dans une programmation crée une évidente similitude dans le temps. «Si on garde toujours les mêmes activités, les gens en viennent à se dire que ce sera la même chose que lors de leur dernière visite. Chaque fois que l’on ajoute une nouveauté ou une modification, on attire de nouvelles personnes, sans nécessairement perdre celles qui nous étaient fidèles.

La couleur locale et unique devient de plus en plus importante à ses yeux. «L’exemple du Tailgate à l’Expo de Saint-Anselme est une initiative des gens de l’endroit. Si d’autres endroits se décident à faire la même chose, par exemple six Tailgate en Chaudière-Appalaches, ces événements-là deviendront monotones à la longue. Il faut qu’une exposition se démarque par rapport aux autres. Saint-Isidore ne peut avoir la même programmation que ses voisines, car c’est souvent le même monde que l’on attire.

Le président de l’Association des expositions agricoles du Québec, André Labonté, indique que certaines expositions ont su se prendre en main et leur programmation est faite en fonction d’attirer des gens. «Elles se sont trouvé des crédos qui plaisent. Elles ont réussi à diversifier leur clientèle. Elles travaillent aussi ensemble dans bien des cas, ce qui ne nuit pas non plus.»

Moins d’agriculteurs

James Allen ajoute que ce ne sont plus uniquement les gens intéressés par l’agriculture qui visitent les expositions agricoles. «Saint-Anselme a failli disparaitre il y a quelques années, parce que ce n’était que des jugements d’animaux. Ça n’attire plus autant qu’avant, car il y a de moins en moins de producteurs. Le virage agroalimentaire à Saint-Anselme, le volet forestier à Saint-Odilon ou le virage tire de tracteurs et autres à Saint-Isidore permettent à ces événements d’établir leur clientèle.»

André Labonté insiste sur le fait que l’avenir des expositions ne peut plus reposer sur un financement gouvernemental. «Les programmes ont été remodelés et ne reposent plus sur un financement garanti. Il y a toujours un montant de base, mais qui peut être bonifié pour celles et ceux qui font preuve de créativité.»

Il ajoute que les expositions agricoles de la région ont compris que leurs clients potentiels résident à proximité et que de tenter de faire compétition aux grands centres était voué à l’échec. «En Chaudière-Appalaches, on ne peut se permettre de faire des spectacles à grand déploiement et espérer rivaliser avec Québec ou le Festivent. La clientèle de nos expositions est souvent celle des gens de l’endroit. Si les gens voient cela comme une fête au village, c’est un gage de succès.»