Main d’œuvre: d’autres solutions que l’immigration selon François Legault

ÉLECTIONS. Le chef caquiste François Legault s’est arrêté à Sainte-Claire jeudi dans une évidente tentative de ravir la circonscription de Bellechasse aux libéraux.

Il a convenu que sa visite avait pour but d’appuyer sa candidate Stéphanie Lachance à qui les sondages donnent une légère avance sur la députée sortante, Dominique Vien. Le sujet de la main-d’œuvre ayant rapidement fait partie des conversations, il a tenu à rappeler que son parti était en faveur de l’immigration, mais avait aussi d’autres solutions à proposer.

«Ce que l’on veut, c’est de les choisir davantage en fonction des besoins des entreprises et des régions. Trop peu viennent en région et trop d’entre-eux se retrouvent à Montréal, trop quittent le Québec ou sont sur l’assurance-chômage. Même en n’en prenant 40 000 au lieu de 50 000, il y en a davantage qui se retrouveront au bon endroit, surtout en région».

François Legault a dû affronter la presse nationale avant de faire son entrée dans l’usine

L’immigration n’est qu’une des solutions pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans la région, selon lui. «Il faut avoir davantage de jeunes et moins jeunes qui choisissent les formations professionnelles disponibles et trop de jeunes ne terminent pas leur secondaire 5. Il y a une panoplie de façons pour régler les pénuries d’emploi et les 15 années libérales sont un échec.»

Ses conversations avec des entrepreneurs l’ont convaincu que les démarches des entreprises nécessitaient beaucoup de trop de temps. «Certains ont identifié des candidats au Chili ou ailleurs, des gens qui seraient prêts à venir, mais c’est long. Il faut accélérer les processus et focuser sur un seul critère, les qualifications. Une période de trois ans pour les franciser viendrait ensuite uniquement.»

Baisse d’impôts, taxes scolaires et autres

Des baisses d’impôts sur le revenu seraient attractives également, tout comme d’autres incitatifs visant particulièrement les gens déjà sur le marché du travail, convient M. Legault. «On a des mesures comme réduire les taxes scolaires, augmenter les allocations familiales, enlever la taxe famille. Quand nous aurons une marge de manœuvre, là nous pourrions réduire les impôts, particulièrement pour les aînés qui reviendraient sur le marché du travail ou les personnes qui feraient du temps supplémentaire».

Ajoutant qu’il fallait davantage d’entrepreneurs au Québec, M. Legault a de nouveau affirmé que l’abolition des CLD avait été une erreur des libéraux. Des cours d’entrepreneuriat à l’école et une augmentation de l’accessibilité aux programmes d’Investissement-Québec sont d’autres idées qu’il évoque. «On veut créer un Investissement-Québec pour chaque région où il y aurait plus de fonds, de personnel et plus d’autonomie pour aller voir les entrepreneurs.»

S’il y a un sujet qu’il aurait aimé aborder davantage dans la campagne, François Legault mentionne rapidement la taxe scolaire imposée aux résidents de Chaudière-Appalaches. «Ici, le taux est de 22 cents du 100 $ alors qu’ailleurs, c’est 10 cents. Pour une maison de valeur moyenne, les gens d’ici paient 500 $ alors qu’ailleurs c’est 200 $. C’est pour la même valeur de maison et les mêmes services. C’est injuste.»

Questionné sur l’aide apportée aux organismes communautaires, M. Legault confirme de son intention de garder les programmes en place pour une période de trois ans, mais rappelle rapidement que la solution dans la région demeure dans la création d’emplois mieux rémunérés. «Ici dans Bellechasse, les salaires sont plus bas qu’ailleurs. En ayant des impôts dans le plafond et des salaires plus bas, on se retrouve avec un manque à gagner. Il faut aider, mais autrement qu’uniquement avec le soutien des organismes de la région qui ont déjà beaucoup à faire.»

En terminant, François Legault insiste pour dire que son parti se distingue sur l’argent qui doit être remis dans les poches des payeurs de taxes. «Quand je regarde les cadres financiers des partis, nous sommes les seuls à remettre 1,7 milliard de dollars dans le portefeuille des gens. Les autres regardent ça de haut, comme si c’était au gouvernement de décider comment l’argent se dépense. Pour eux, toutes les marges vont dans les services. Ce sont aux gens de décider.»