Marché St-Nérée: le casse-croûte et les mets préparés pour se distinguer

COMMERCE. Devant composer avec les nouvelles réalités de la ruralité, le Marché Saint-Nérée est un autre de ces commerces de proximité qui a eu la vie dure au cours des dernières années, ayant même fermé un certain temps.

Les choses semblent vouloir se mettre en place pour le magasin coopératif qui a rouvert ses portes en juin 2016. «Disons que les premiers mois, l’entreprise était en démarrage et que la façon de gérer n’était possiblement pas la bonne. La première année a été difficile financièrement», indique la présidente de la coopérative, Sylvie Duchesneau.

La coopérative emploie une douzaine de personnes, mais seulement une à temps plein, soit la gérante, Patricia Fournier. Pour elle, la gestion du magasin doit être très serrée. «C’est des comptes à rendre chaque jour. Il faut avoir des barèmes sur les grosses dépenses telles que les salaires, les frais fixes et éviter les pertes le plus possible.»

Là où le commerce se distingue, c’est entre-autres grâce à ses mets préparés, mais aussi parce qu’il a la particularité d’avoir un casse-croûte à même l’épicerie. Sans oublier le bénévolat. «Peut-être qu’on se démarque à Saint-Nérée pour ça. On fait des buffets pour des funérailles, des lunchs, quelques partys de Noël, Nous avons une section boucherie et un service de traiteur pour combler à peu près tous les besoins localement et les municipalités environnantes.»

L’épicerie est d’ailleurs en voie de devenir une référence pour ses mets cuisinés. La clientèle environnante s’approprie de plus en plus ses produits. «Nous avons fait près d’une centaine de pâtés et des tartes au cours des derniers jours et les vendons un peu partout. C’est du bouche-à-oreille et les gens viennent de partout», confie Murielle, cuisinière, qui donne beaucoup de son temps et profite de l’aide de plusieurs personnes au sein de la communauté.

Mme Fournier ajoute que certains achats ne sont plus adaptés aux réalités des petits magasins. «On paie la caisse de bière beaucoup plus cher que les grandes surfaces. Il faut aussi acheter certaines choses à la caisse et non par petites quantités, ce qui augmente les risques de pertes et autres. À la fin, ce n’est plus un avantage d’acheter en gros.»

Sylvie Duchesneau résume la situation en disant que ce sont ces volets profitables et beaucoup d’implication qui permettent à l’organisation de maintenir ses opérations. «Ce sont les à-côtés qui nous aide. Les buffets sont toujours les week-ends et en surplus de ce que l’on fait déjà, mais c’est un profit presqu’assuré et l’épicerie est aussi mise à contribution.»

Contrairement à d’autres localités, le Marché Saint-Nérée ne bénéficie pas du soutien d’une organisation en particulier, mis-à-part la municipalité rappelle Mme Duchesneau. «Le bâtiment lui appartient et elle se charge du déneigement l’hiver. Nous l’avons perdu pendant un certain temps notre épicerie et nous savons ce que cela représente. Il faut regagner les gens avec certaines spécialités.»