Résidence à Saint-Malachie: le propriétaire de l’épicerie se prononce

MUNICIPAL. Le propriétaire de l’épicerie située au cœur du village de Saint-Malachie et qui se retrouve au cœur d’une controverse patrimoniale avait le goût de s’impliquer dans le débat en cours.

Marcel Roy opère le commerce depuis maintenant 15 ans et vit quotidiennement au cœur des discussions actuelles sur la pertinence ou non de démolir la résidence voisine de l’épicerie pour en faire un stationnement. L’intervention récente de la ministre de la Culture qui a déposé une ordonnance empêchant la municipalité de faire des travaux ne tient aucunement compte de la volonté de la population à son avis. «80 à 90 % des gens qui viennent ici sont en faveur de la démolition. Ceux qui sont contre n’en parlent pas tout simplement.»

Il tient à dire que l’idée de démolir la maison n’est pas la sienne, ni celle de la municipalité. «Tout cela a commencé lorsque lorsque l’épouse du propriétaire et belle-sœur de l’occupant est venue me voir à l’automne 2017. Elle m’a offert d’acheter la maison et de la démolir à ce moment-là. Elle est revenue quelques fois par la suite. On voyait que la famille souhaitait se libérer.»

Un autre élément non négligeable selon lui vient du fait que la résidence était habitée par des gens âgés et a été peu entretenue au cours des dernières années. «Une rénovation majeure serait nécessaire pour que des gens l’habitent. À ma connaissance, il n’y a pas véritablement de salle de bain, les marches pour grimper à l’étage ne sont pas conformes, un côté de la résidence n’est pas recouvert, etc.»

La circulation devant le commerce est difficile par moment, ce qui pose un problème de sécurité.

Il ajoute que les irritants sont nombreux à l’heure actuelle, citant le stationnement, la sécurité, le déneigement et même le voisinage. «La rue principale a été refaite à neuf et ils ont ajouté des chaines de trottoir. Avec toutes les problématiques que l’on vit autour du magasin, la présence des camions de livraison cause des problèmes, tout comme les gens qui se stationnent devant le commerce. Une voiture stationnée d’un côté et une autre de l’autre et ça ne passe plus. Il y a des enfants qui circulent devant le magasin aussi puisque l’école est tout près, en plus du haut d’une côte à proximité.»

La situation actuelle a un lien direct avec le maintien d’un service de proximité dans une localité juge-t-il et la livraison des marchandises fait partie de l’équation. «C’est un irritant qui pourrait me pousser à dire que je suis tanné là. On ne fait pas des profits faramineux en campagne. Ma conjointe est comptable et moi aussi, je sais compter. Un employé de plus dans le magasin et on ne fait pas de profits. Il faut y mettre du temps. L’idée que nous puissions acheter la maison nous-mêmes n’était pas viable. Des amis nous ont suggéré d’approcher la municipalité.»

Des fonctionnaires du ministère de la Culture doivent visiter la maison au cours des prochains jours. Marcel Roy espère que ce qu’ils verront ramènera un peu de raison dans le dossier. «Je me demande si les gens qui s’opposent à sa démolition l’ont vraiment visité avant de s’investir dans cette cause. Une visite doit avoir lieu cette semaine. Je pense que certains pourraient être un peu mal à l’aise après.»