Saint-Michel: grogne autour de l’augmentation du salaire des élus

MUNICIPAL. Un groupe de citoyens à Saint-Michel dénonce des augmentations salariales que s’apprête à voter le conseil municipal de la localité.

Jugeant excessives ces hausses et bénéfices additionnels que le conseil cherche à s’octroyer, le groupe juge surprenante cette façon de faire alors que des coupures ont été réalisées à certains égards et que le compte de taxes des citoyens est parmi les plus élevés de la MRC.

Ainsi, le groupe estime à près de 54 % la hausse du salaire de base qui serait consentie au maire Éric Tessier, rétroactive au 1er janvier dernier, et à 38,5 % celle allouée aux conseillers municipaux. Dans une infolettre acheminée aux citoyens, la conseillère Sylvie Lauzon publie un tableau comparant les localités entre elles:

(NDLR: Les chiffres n’ont pas été vérifiés par le journal, certains peuvent être erronés en raison de l’allocation de dépenses ou autres.)

Dans un échange de courriel, elle indique avoir recueilli les données grâce aux avis publics des localités. «Les sources du tableau sont des avis publics de 11 des 20 municipalités de la MRC, tous disponibles sur les sites web des municipalités. Pour les neuf autres municipalités, j’ai téléphoné à la direction générale et par la suite fait le tableau.»

Explications du maire

Sur le sujet, le maire Éric Tessier précise que l’initiative vise uniquement à composer avec une modification aux lois fédérales et provinciales. «Il n’y a jamais de bon timing pour ce genre de chose de toute façon. À partir du 1er janvier 2019, le salaire et les dépenses des élus sont devenus imposables au fédéral et le provincial le fera assurément bientôt. L’une des raisons qui nous forcent à réviser le règlement est pour éviter que les élus ne soient pénalisés au niveau fiscal. L’autre aspect est que certains élus souhaitaient être exemptés de leur rémunération, ce qui n’est pas possible actuellement, d’où la raison de changer le règlement. Le conseil des maires l’a adopté également.»

Cette réflexion ne date pas d’hier ajoute le maire Tessier qui indique qu’il y avait des raisons et tout un exercice autour de cela. «Le travail des élus n’est plus ce qu’il était. C’est devenu très exigeant, surtout depuis l’adoption de la loi 122 au Québec qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.»

Selon le maire Tessier, quelques irrégularités font également partie de la missive adressée aux citoyens. «Actuellement, le maire de Saint-Michel gagne 15 000 $. Avec le nouveau règlement, le salaire du maire sera de 20 000 $, imposable. En fin de compte, le salaire de tous les élus représentera une augmentation de 15 000 $. Sur un budget de 3,2 M$, ce n’est pas là que la plus forte hausse se situe.»

Sur la situation des taxes municipales, là aussi le maire a des explications additionnelles. «Le compte de taxes à Saint-Michel vient en quatre secteurs. Il y a effectivement une taxe spéciale d’une année à la suite du bris survenu près de la marina, mais la majeure partie est absorbée par les gens qui sont desservis et 15 % par les gens non desservis. Le taux de la taxe foncière augmente légèrement plus que le coût de la vie. La taxe spéciale sur le presbytère fait mal, mal elle avait été imposée pour assumer les frais relatifs à ce bâtiment. Une révision de la taxation des services d’eaux usées et d’aqueduc a aussi montré des irrégularités.»

Le sujet risque néanmoins de faire l’objet de vives discussions d’ici la prochaine séance du conseil municipal prévue pour le lundi 11 mars prochain.