Frank Ménard: un entrepreneur qui a du piquant

AFFAIRES. Natif d’Honfleur, Frank Ménard fait partie de ces hommes d’affaires qui ont eu une idée, ont osé, puis travailler d’arrache-pied pour finalement se faire une place au soleil.

Les amateurs de cuisine de la région connaissent possiblement les produits Firebarns, une entreprise spécialisée dans la fabrication de sauces piquantes. Frank Ménard est justement à l’origine de ce produit étant copropriétaire de la marque avec Pierre-Olivier Drouin de Saint-Georges. L’entreprise d’une dizaine d’employés a son chef-lieu à Québec.

Frank Ménard et son associé, Pierre-Olivier Drouin.

Résident aujourd’hui en ville, c’est en ruralité qu’il réalisé le cœur de ses études. «J’ai grandi dans le 5e rang à Honfleur. Je suis arrivée en 3e année, alors que ma mère avait choisi d’y acheter une petite maison de campagne. J’ai fait mon secondaire à l’école secondaire de Saint-Anselme, alors j’ai encore beaucoup d’ami dans la région. Je n’étais pas un premier de classe, mais je me débrouillais bien.»

Il se souvient que plusieurs de ses amis semblaient avoir la fibre entrepreneuriale. «Il y en a plusieurs de ma gang qui se sont investis en affaire, alors c’est le fun de voir qu’il y en a plusieurs qui sont en business et roulent leur bosse dans plusieurs domaines, les bars, les ressources humaine et la construction. Nous étions une belle cuvée.»

Un parcours idéal

L’idée de produire des sauces était particulière aux yeux de plusieurs et a mené les deux entrepreneurs à l’émission Dans l’oeil du Dragon il y a deux ans. Ils ont toutefois refusé l’offre qui leur avait été soumise. «J’étais un fan de piquant à la base. Le Tabasco, les sauces en général, sauf que je trouvais qu’il manquait quelquechose. Il y a une touche locale qui pouvait être amenée, plus goûteuse, avec de meilleurs ingrédients, savoir d’où cela vient et le reste», raconte Frank Ménard.

Ce dernier estime d’ailleurs avoir rencontré le partenaire d’affaires idéal en Pierre-Olivier Drouin. «Nous avions un peu la même vision au niveau du développement. Plusieurs nous disait que c’était un marché de niche et que ce serait difficile, que monsieur et madame Tout-le-Monde ne serait jamais notre clientèle au début. On a choisi de démocratiser le monde de la sauce piquante et le rendre accessible.»

À l’aube de la saison des BBQ, l’entreprise de Frank Ménard vient de lancer une série de nouvelles à saveur estivale.

Ménard était loin de se douter qu’il gagnerait sa vie dans le domaine de l’alimentation un jour. «Ni l’un, ni l’autre, étions du monde alimentaire.  J’étais un gars de ventes et marketing et Pierre-Olivier travaillait dans la finance. Nous aurions pu notre recette à une entreprise qui embouteille déjà des sauces et ensuite faire notre distribution. On s’est plutôt ouvert une usine alimentaire et choisi de produire nous-mêmes nos choses.»

Comme toute entreprise, les choses n’ont pas été simples au début. Les deux hommes ont dû faire beaucoup de recherche, d’essai-erreur, composer avec des délais parfois, mais les choses ont évolué et la compagnie s’est mise à grandir. «On fait toujours les choses ensemble, mais nous avons chacun nos forces. Je suis beaucoup plus celui qui se charge des recettes, de la mise en marché, tandis que Pierre-Olivier est un gars de développement. On a autant de plaisir que nous avions au début», raconte Ménard.

Le succès n’est pas venu instantanément, mais s’est développé quand même rapidement. «Nous étions connus à Québec lorsque les grandes chaînes se sont intéressées à nous. On a fait d’abord des tests dans certains restaurants, par la suite les gros noms ont suivi.»

Les produits Firebarns sont maintenant dans près de 200 marchés d’alimentation. L’entreprise vient d’ailleurs de lancer une série de quatre nouvelles sauces pour l’été, une pour les steaks, une autre poulet et côtes levées, une bourbon-bacon et une autre plus piquante, la Buffalo. «On est présent dans tous les événements de BBQ possibles. Nos produits sont dans les principales épiceries de la région et dans certaines boucheries ou poissonneries aussi.»