Saint-Henri: à proximité de la ville, à l’entrée de Bellechasse

MUNICIPALITÉ. Les choses ont énormément bougé à Saint-Henri au cours des dernières années. La localité a vécu un essor passablement rapide au début de la décennie, mais n’a toutefois pas négligé de conserver son côté rural à proximité d’un milieu urbain.

Le maire de la localité, Germain Caron, indique que cette complémentarité rurale et urbaine sert bien sa municipalité. La localité a maintenant sa piscine municipale et l’aménagement de parcs est au cœur de sa stratégie.

«Nous avons acheté la piscine et le terrain tout juste à côté d’un propriétaire privé il y a près de cinq ans. Peu de temps après, une résidence à proximité a été touchée par un incendie. Le terrain a été mis en vente et nous l’avons aussi acheté. Nous n’avions pas de but précis à ce moment-là, mais c’était le seul accès public à la rivière que nous pouvions avoir. Il fallait l’acquérir avant toute chose. Ce n’est qu’après qu’est venue l’idée d’y installer des jeux d’eau», précise-t-il.

La proximité de la rivière Etchemin est également un outil non négligeable selon le maire. C’est pourquoi redonner l’accès à la rivière à la population demeure une priorité. «On veut exploiter la rivière Etchemin. Le Parc des Berges, du côté village le long de la rivière étant déjà aménagée, il fallait ensuite aménager l’autre côté de la rivière, d’où est venue l’idée du Parc du Pont.»

Le maire souligne que le pont qui enjambe la rivière Etchemin a toujours été un point de mire pour les jeunes du village. Il avoue en avoir lui-même profité dans sa jeunesse. «Plus jeune, on se réunissait sous le pont. Mes frères plus vieux ont fait pareil. Nous avons patiné sur la rivière et on s’y est baignés. La glissade a déjà été une activité populaire et c’est peut-être quelque chose à exploiter. Ça fait drôle de voir que l’on ramène les jeunes du terrain de jeu près du pont, parce que c’était la place dans le temps.»

L’eau représente donc un thème cher à la municipalité. En plus de la rivière, le contrôle de l’eau potable revêt une importance non négligeable, Saint-Henri étant parmi les municipalités les mieux cotées à ce sujet.

Parcs thématiques

La Municipalité de Saint-Henri abrite maintenant sept parcs, chacun ayant une vocation différente, note le maire Caron. À titre d’exemple, le Parc des Berges est devenu un espace culturel offrant des spectacles et des projections de films pendant l’été.

«Au lieu de faire des grands espaces, nous avons opté pour des endroits plus petits, mais différents. Un parc a une vocation axée sur l’eau, alors que d’autres sont axés sur le sport et les loisirs. Un parc offre des jeux psychomoteurs et est davantage boisé, un autre est plus porté sur la détente alors qu’un dernier est axé sur le plein air.»

Diversité économique

Germain Caron apprécie également la sécurité qu’offre le noyau d’entreprises présentes sur son territoire. «Dans le passé, nous avions une seule entreprise manufacturière qui sortait du lot, soit Olymel. Ça aurait pu être problématique si l’entreprise avait fermé ses portes. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil. Nous avons des entreprises dans différents domaines, ce qui fait que nous sommes moins dépendants économiquement. Les TMS, Allen, Fortier, Bussières, Jeld-Wen ou Phoenix Environnement proposent une belle variété, n’étant pas nécessairement actifs dans le même domaine d’activités.»

Si elle est maintenant acquise au niveau industriel, cette diversité est aussi présente du côté commercial, un autre attrait indéniable selon le maire Caron. «Nous avons beaucoup de petits commerces de proximité. Au niveau économique aujourd’hui, il y a peu de place pour la moyenne entreprise. Il faut que tu sois petit ou gros. En étant près de la ville comme nous le sommes, le moyen a peu de possibilités. Nous avons à peu près tout. C’est une chose qui est ressortie lors de la mise sur pied de notre politique familiale, cette présence de plusieurs petits commerces. La seule chose qui nous manque, c’est la restauration rapide, mais encore là, nous avons deux restaurants qui marchent très bien, malgré notre proximité des grands centres.»

Il ajoute que plusieurs de ces entreprises ont été transmises à une relève familiale. «C’est intéressant, car ça démontre qu’on réussit à garder notre monde. Les jeunes demeurent chez nous, en plus de celles et ceux qui arrivent. Ça offre une belle complémentarité chez nos citoyens», juge Germain Caron.

Le meilleur des deux mondes

Germain Caron remarque l’arrivée grandissante, dans sa localité, de gens venant de la ville depuis quelques années. Selon lui, Saint-Henri est devenue rapidement attrayante en raison de sa proximité avec les grands centres pour plusieurs, mais aussi parce qu’elle a su conserver son caractère rural.

Sa taille offre aussi à Saint-Henri une multitude d’avantages pour sa propre gestion, remarque M. Caron. «Avec notre population actuelle, on peut se permettre d’avoir des équipes de travail assez grosses pour subvenir à nos propres besoins. Que ce soit le déneigement, la voirie, l’urbanisme, l’administration municipale et ces choses-là, nous pouvons le faire à l’interne. Comme le roulement n’est pas important, c’est une belle stabilité. »

Une prochaine étape pour la municipalité sera de réaliser un portrait de son parc immobilier et de procéder aux réparations jugées nécessaires. «Il y a une gestion des actifs en cours à la MRC et on veut profiter de cette occasion. L’aréna est actuellement en réparation. Nos bâtiments sont quand même à jour et en excellente condition.»

À l’image de plusieurs de ses citoyens, Germain Caron tient au caractère rural de sa localité pour plusieurs raisons. «Certains vont dire que nous sommes en ville, d’autres diront que nous sommes à l’extrémité de Bellechasse. Nous sommes à l’entrée de Bellechasse. La personne de la ville qui vient chez nous profite encore des avantages des grands centres, car nous sommes très près, mais y découvre aussi les charmes de la campagne. Nous sommes près et les déplacements se font aussi de manière sécuritaire.»

Germain Caron estime que les entreprises et commerces de sa localité proposent de plus en plus de travail pour la main-d’œuvre féminine, ce qui représente un bel incitatif pour les jeunes familles où les deux parents souhaitent y trouver un emploi. «Tout ça offre de belles possibilités pour aller chercher d’autres citoyens et est de bon augure pour nos commerces de proximité également.»

Saint-Henri évalue à 70, le nombre d’espaces à vendre pour de nouvelles constructions. Si les infrastructures de la municipalité sont adéquates, il se garde tout de même de vouloir poursuivre un développement trop rapide sur son territoire. Le fait que certaines municipalités avoisinantes avaient peu de disponibilité de terrains a profité à sa localité, estime M. Caron. «Nous l’avons remarqué au début de la décennie. Maintenant, le contraire se produit aussi, alors ce sont d’autres municipalités qui en profitent et accueillent de nouveaux citoyens. Nous avons une structure administrative qui pourrait nous permettre de grandir un peu, mais pas trop. Quand tu grossis trop et trop vite, tu risques de voir tes commerces de proximité se dédoubler et entrer en compétition entre eux. On ne veut surtout pas ça, alors il faut trouver l’équilibre.»

Il est d’avis que les résidents de sa localité ont encore un attachement à Bellechasse et à la ruralité. Pour combien de temps, il ne le sait toutefois pas. «Les gens veulent profiter des deux réalités. De toute façon, au niveau politique et économique, on a tout avantage à demeurer dans Bellechasse. Lévis ne nous ressemble pas encore, même si la comparaison peut être facile. Les jeunes fréquentent davantage la ville de nos jours, alors on verra avec le temps.»