Achat local: des habitudes à développer

MUNICIPAL. La habitudes d’achat des gens ont changé avec le temps. Si les commerces de proximité ont pu jouer leur rôle pendant longtemps et connu une belle longévité, les déplacements plus nombreux de la population vers le grands centres a eu raison de certains et fragilisent la survie de plusieurs.

Plusieurs s’entendent pour dire qu’une sensibilisation doit être faite de manière constante sur l’importance de consommer localement, mais que le message devra être martelé à répétition et à long terme.

À Saint-Nazaire, l’achat d’appareils électroménagers pour meubler le centre communautaire a récemment fait l’objet d’un appel d’offres. Bénéficiant d’une subvention fédérale dans le cadre du programme Nouveaux Horizons, le club de l’âge d’or local a demandé l’aide de la municipalité pour effectuer quelques démarches. Aucun appel n’a toutefois été fait dans les commerces de la région. C’est finalement Ameublement Tanguay à Lévis qui a finalement été retenu.

Les commerces de la région tentent de se distinguer localement dans un marché dominé par les grandes chaînes.

Le maire de Saint-Nazaire et préfet de la MRC de Bellechasse, Clément Fillion, explique que le réflexe des grands centres est souvent facile à justifier. «On nous a amené deux propositions et nous nous sommes penchés là-dessus. Les grandes chaînes nous envoient tellement de publicité que le réflexe est facile à avoir. Maurice Tanguay est aussi quelqu’un qui s’est impliqué beaucoup financièrement via sa fondation. Il est natif de Saint-Philémon. Le commerce a aussi trouvé une façon de se démarquer par rapport à d’autres.»

Il observe également que les gens recherchent un prix et de la qualité, puis oublient la proximité. «Nous n’avons pas de commerces du genre à Saint-Nazaire. Un électroménager n’est pas un produit que l’on consomme régulièrement non plus, contrairement à l’épicerie ou à la quincaillerie. Sainte-Justine n’est pas un naturel pour nos gens et celui de Saint-Anselme fait peu ou pas de publicité chez-nous. Les commerces ont aussi à se faire connaître et à nous rappeler qu’ils sont là.»

Pour le président de la Chambre de commerce Bellechasse-Etchemins, André St-Hilaire, il serait normal de donner au moins la chance au commerce local de se faire valoir. «À prix égal, on devrait encourager notre commerce local. Certaines entités devraient faire attention car ce n’est pas si difficile que ça de vérifier si un type commerce existe près de chez soi.»

Propriétaire du magasin Ameublement Brandsource à Sainte-Justine, Bruno Turcotte fait partie de ceux qui essaient de se distinguer dans un domaine où les grandes chaines sont particulièrement visibles et agressives dans leur promotion. «Les municipalités et les élus devraient être plus vigilants, c’est un peu leur rôle. Nous avons aussi un travail à faire et c’est la raison pour laquelle je fais partie de ma chambre de commerce localement, pour inciter les gens et les autres commerçants à faire des choses.»

Andréanne Morin de chez P. A. Morin à Saint-Anselme et son frère Jean-Philippe sont sur le point de succéder à leur père Daniel à la direction du magasin. Elle est d’avis qu’il est devenu simple pour les gens de se rendre dans les grands centres. «C’est souvent un automatisme pour les gens. Il est vrai que la part de publicité pour un commerce de la ville, comparativement à celle d’un commerce de région, ne sera pas la même. On essaie d’avoir davantage de parts de marché, mais on ne peut suivre les grandes chaines. Nous aurons des ajustements à faire, c’est certain.»