Plus d’essence à Buckland les week-ends

SERVICES. Il n’y a plus de service d’essence disponible les week-ends à Buckland depuis quelques jours, les propriétaires du Garage GRG ayant choisi cette option pour diminuer leurs dépenses.

Éric Fontaine et Nancy Beaudoin sont aux commandes du commerce depuis février 2017. C’est à la suite de discussions avec leur comptable qu’un constat a dû être fait. «Nous avons commencé à en parler après les Fêtes. Notre fin d’année étant en septembre, notre comptable nous a suggéré de faire quelque chose, car il observait des pertes dans nos opérations. Notre fournisseur nous a également suggéré de faire la même chose. C’est à partir de là que l’on a commencé à vérifier certaines choses et faire des calculs, particulièrement les fins de semaine, et c’est là que je me suis rendu compte avec Éric que ça ne fonctionnait pas les week-ends», indique Nancy Beaudoin.

La situation est bien indiquée sur les pompes depuis quelques jours déjà.

Éric Fontaine ajoute avoir essayé de trouver des solutions à partir de ce moment-là. «Nous avons eu des rencontres avec notre fournisseur, Paquet, dans le but de voir s’il était possible de faire quelque chose. Notre contrat nous l’empêche malheureusement, car on se doit de respecter les engagements que l’on a pris. Nous avons des pompes neuves, mais il n’y a pas moyen d’augmenter notre marge de profit.»

C’est véritablement là où le bât blesse pour les deux partenaires. «À l’heure actuelle, notre marge est de 4,5 cents le litre. Pour une personne qui vient mettre 20 $ d’essence, ça nous donne environ 60 ou 70 cents. Si les gens paient avec une carte de crédit, cela nous occasionne des frais additionnels. Les gens ne savent pas ça et n’en sont pas nécessairement conscients. Ce n’est pas nous la pétrolière.»

À quel prix

Ce n’est pas faute d’imagination et d’efforts que les choses ne tournent pas à leur avantage. «On met les bouchées doubles pour arriver, mais on arrive avec des pertes. On s’attend de perdre un peu d’argent puisque nous commençons en affaires. Notre but n’est pas de faire de l’argent avec ça, mais d’offrir un service. Sauf que nous devons débourser pour le maintenir.»

Il y a aussi une différence importante entre les jours de semaine et les week-ends. Éric est mécanicien à son garage la semaine et peut ainsi offrir le service. Il doit cependant engager une personne la fin de semaine pour tenir le fort. «En plus d’un salaire, on doit aussi assumer d’autres dépenses. Finalement, les ventes n’en valent pas la peine. La semaine, pendant que j’assume le service, c’est du temps que je perds dans le garage, mais ça je le savais au départ.»

Nancy Beaudoin ajoute que les ventes d’essence les fins de semaine variaient entre 600 et 800 litres par jour, comparativement à 1 000 litres les jours de semaine. Pour que tout cela soit rentable, Il faudrait nécessairement doubler les ventes. «À 4,5 cents le litre, si nous vendions 2 000 litres d’essence, il resterait en fin de compte 90 $ ou à peu près. Là-dessus, il faut payer un employé, en plus des frais d’opération. C’est simple à compter.»

Le maire de la localité, Jean-Yves Turmel, avoue avoir été surpris de cette annonce, car le commerce est important pour l’économie du village. Il se dit en mode recherche d’alternatives. «On a déjà quelques démarches de faites, mais il est vraiment trop tôt pour s’arrêter sur un scénario. Est-ce qu’un regroupement avec l’épicerie serait la solution ? Nous allons prendre encore quelques semaines pour y réfléchir.»

Éric Fillion et Nancy Beaudoin sont conscients de l’importance d’un tel service, surtout que la région est un bel attrait pour les véhicules hors routes, en plus de la proximité du parc régional et de la station touristique Massif du Sud. «Notre décision n’est pas irréversible, si des solutions se présentent. Il faudrait de l’aide et aussi augmenter les ventes.