Guérison à l’horizon: deux Bellechassois marchent autour du Lac Saint-Jean

DÉFI. Deux amis ayant des origines bellechassoises font actuellement le tour du Lac-Saint-Jean à pied et en fauteuil roulant afin de faire avancer la recherche sur l’Ataxie de Friedreich, maladie dont est atteint Gabriel Tessier-Vallée, natif d’Honfleur.

Ce dernier et son grand ami Gabriel Fortin, qui a vécu à Saint-Malachie pendant de nombreuses années, ont amorcé leur périple le samedi 3 août dernier à Alma et termineront leur marche le dimanche 11 août.

Les deux amis, qui ont fréquenté l’école secondaire de Saint-Anselme entre 2010 et 2015, font le trajet via la Véloroute des bleuets. Ils ont décidé de relever ce défi sportif pour le plaisir, d’abord, mais également pour faire avancer la recherche sur cette maladie dégénérative et les maladies génétiques qui est supportée par la Fondation du CHU de Québec et menée par le docteur Jacques P. Tremblay.

Âgé de 23 ans, Gabriel est en fauteuil depuis maintenant deux ans. Vif, ambitieux et doté d’un humour brillant, il a cette capacité à voir le bon côté des choses tout en apprivoisant sa condition qui décline.

«Durant mes vacances, je ne voulais surtout pas rester cloîtré chez moi à me tourner les pouces. Une semaine entre amis, ce sera toujours l’option que je choisirai. Ce voyage, c’est l’occasion pour nous de faire le plein d’air frais, de dormir à la belle étoile, de cuisiner sur le feu, de se déconnecter des technologies qui nous suivent au quotidien et bien plus», indique le jeune Honfleurois pour qui chaque kilomètre est franchi par simple plaisir.

Ingénieux de nature, Gabriel Fortin a toujours aimé faire les choses autrement. «Notre voyage, c’est avant tout un moyen pour nous d’entretenir notre lien d’amitié. Au cours des dernières années, nos études nous ont maintenu à distance l’un de l’autre. Une semaine d’été, un road trip sans voiture, une idée de fou, c’est tout ce qu’il nous faut pour être heureux. Notre tour du Lac, c’est une marche pour le plaisir», précise-t-il.
Soulignons que les deux amis n’en sont pas à un premier voyage puisqu’ils avaient effectué un premier périple de 100 km autour du Lac-Saint-Jean à l’été 2018. Équipés d’un chariot savamment bricolé et chargé à bloc auquel était rattaché le fauteuil roulant, les deux Gabriel avaient parcouru la route à leur rythme, afin de voir la faisabilité du projet qu’ils mènent actuellement.

Les deux amis ont mis de l’avant un système facilitant leurs déplacements.

Leur périple avait cependant attiré l’attention du public et des médias, chose à laquelle ils n’étaient pas préparés. Cette année, ils souhaitent faire un tour complet du Lac-Saint-Jean, soit une distance d’un peu plus de 250 km. En quatre jours, malgré des conditions climatiques pas toujours faciles, ils avaient franchi plus de la moitié de leur objectif.

Si leur objectif premier demeure le même, soit de passer une semaine de bon temps entre amis, ils ont toutefois décidé de tourner cette attention vers une bonne cause en incitant le public à contribuer à la recherche sur l’ataxie de Friedreich et les maladies héréditaires.

«Avec notre collecte de fonds, nous offrons la possibilité à tous ceux qui croient en l’amitié et à tous ceux qui veulent donner une chance à la guérison de supporter l’équipe du docteur Tremblay qui cherche à corriger certaines maladies génétiques, dont l’ataxie de Friedrich. Dans son laboratoire, quelques millions de dollars ont le potentiel d’aider des gens partout dans le monde, mais avant tout ici, au Québec», précisent les deux amis qui ont pour objectif d’amasser 15 000 $.

Les personnes qui souhaitent supporter les travaux du docteur Tremblay et son équipe peuvent le faire à partir de la page Facebook du défi «Guérison à l’horizon», ou directement au www.guerisonalhorizon.com.

Nouveaux traitements prometteurs

En utilisant les toutes dernières technologies, le docteur Jacques P. Tremblay du CHU de Québec et son équipe sont à développer des thérapies géniques qui serviront à traiter non seulement l’ataxie de Friedreich,  mais aussi de nombreuses maladies héréditaires qu’on retrouve dans la région du Saguenay, notamment. Les traitements par thérapie génique ont commencé à donner des résultats il y a plus de vingt ans et n’ont cessé de faire leur preuve.

Présentement, les traitements qui sont arrivés à l’étape de la commercialisation sont basés sur la livraison de gènes avec des virus. La production de ces virus coûte très cher, ce qui a motivé le docteur Tremblay à mettre au point une autre façon de livrer les gènes en utilisant des exosomes. Cette nouvelle méthode, tout en étant plus sécuritaire pour le patient, diminuera le coût de production du traitement. Les résultats positifs avec cette nouvelle approche devraient ouvrir la porte à des essais cliniques sur des humains d’ici quelques années.