Portage: des Olympiades, une communauté

SAINT-MALACHIE. Près de 75 jeunes ont participé, au cours des derniers jours, aux 21es Jeux de Portage de Saint-Malachie, compétition sportive amicale réunissant les adolescents des différents centres du groupe à travers le pays.

Encore cette année, l’expérience se révèle être un succès, tant pour les jeunes aux prises avec différentes dépendances, que pour les intervenants qui en profitent pour se retrouver et échanger sur leur expertise respective.

En plus des jeunes des différentes entités de Portage au Québec, mais aussi du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario, 35 intervenants les accompagnent à Saint-Malachie pour l’occasion. Durant leur séjour, les différentes équipes de travail se retrouvent pour n’en former qu’une seule, indique Cindy Chabot, directrice du centre de Portage de Saint-Malachie. «Si l’activité est un bel événement pour les jeunes, c’est aussi une belle occasion pour les intervenants de partager leurs expériences communes. Il y a une ligne directrice de base, puisque le programme est le même partout. On arrive quand même à partager nos expériences communes et qui peuvent varier à l’occasion.»

L’occasion est belle pour les intervenants (es) de partager leurs expériences communes.

Pour Emma, intervenante de l’Ontario, ces Olympiades lui serviront à titre professionnel, comme pour les jeunes anglophones du groupe. «C’est une belle expérience et un beau partage de connaissances. Apprendre aussi que la barrière de la langue peut être un défi pour plusieurs est un bel exemple de difficultés que peuvent surmonter certains des jeunes dans la vie. Les jeunes doivent communiquer entre eux ici et c’est valorisant pour celles et ceux qui réussissent à le faire.»

Pour eux, le constat est évident. Des jeunes de partout au pays ont des difficultés similaires. «L’adolescence est le moment où l’on bâtit son identité. Ils peuvent se raccrocher au fait que d’autres jeunes vivent les mêmes problématiques qu’eux», fait-elle valoir.

Une tradition

Année après année, les Olympiades sont présentées au centre de Saint-Malachie. La situation permet au groupe de perfectionner l’événement continuellement. «On fait toujours un bilan après l’activité et on détermine ce que l’on doit changer pour l’année suivante. Cette année, nous avons modifié la façon de mélanger les équipes chez les filles alors que l’on retrouve des jeunes filles de tous les centres et la tenue d’une soirée des talents», ajoute Mme Chabot.

Cette activité est d’ailleurs la principale nouveauté cette année et propose aux participants de préparer un numéro, selon leurs intérêts. «Les jeunes peuvent étaler leurs différentes passions, que ce soit la musique, la danse, la comédie ou autres. Chacun monte quelque chose pour présenter devant le groupe.»

Des jeunes du Québec, de l’Ontario et des Maritimes se retrouvent chaque année à Saint-Malachie pour les Olympiades de Portage.

Le volleyball, le soccer, le basketball et le dek-hockey, cette dernière discipline étant disputée au site de Sainte-Claire, meublent la programmation des olympiades. «Toutes les activités sont par équipe. Même s’il y a une partie introspection pour les jeunes, notre concept en est un de communauté thérapeutique, donc l’entraide entre les adolescents, le travail ensemble, les liens et les échanges en font partie. On veut qu’ils sortent de leur zone de confort et apprennent de ces compétitions. Ils doivent réapprendre à avoir du plaisir, sans drogues ou alcool», précise Mme Chabot.

La façon de faire pendant les Olympiades vise justement à favoriser les échanges entre les jeunes qui ne sont pas d’un même centre. «Les repas se font de cette manière et les équipes sont aussi mixtes, c’est-à-dire qu’elles sont composées avec des jeunes de centres différents. Les anglophones et les francophones sont aussi mélangés, justement pour qu’il y ait des liens entre les ados, qu’ils partagent et entendent d’autres expériences et peuvent réaliser qu’ils ne sont pas seuls à traverser cette épreuve.»

Un événement du genre nécessite naturellement beaucoup de préparation et tout le personnel du centre est mis à contribution. «On s’investit beaucoup dans la préparation de l’activité. Nous travaillons là-dessus depuis le mois d’avril, autant les intervenants que le personnel de soutien comme la cuisinière, l’infirmière ou l’homme de maintenance.»