Thomas Martineau: l’arbitrage, une passion

SPORTS. Thomas Martineau de Sainte-Claire a un passe-temps que bien peu de jeunes de son âge pratiquent pour occuper leurs journées. Il est arbitre. Sa passion fait l’affaire de bien des organisations, puisque la fonction ne convient pas à tout le monde.

Le jeune homme de 16 ans joue ce rôle à la balle rapide depuis maintenant quatre ans et a même enfilé l’uniforme rayé au hockey pour une première saison l’hiver dernier. Pour lui, c’est une passion qui se développe de jour en jour. «Je voulais voir l’autre côté de la médaille et ça a cliqué tout de suite. Je joue à la balle comme 2e but, lanceur et receveur. Je me demandais si j’étais capable de juger une zone de prise moi aussi.»

Âgé de 16 ans, Thomas enfile son uniforme d’arbitre depuis déjà quatre ans.

Il avoue mieux connaitre la règlementation depuis qu’il évolue aussi comme arbitre et que ce rôle lui a aussi permis de s’améliorer comme joueur. «On apprend des choses. Il y a des règles que je ne connaissais pas avant et ça a changé mon style de jeu. Par exemple, je connais mieux la zone de prises et mon attitude a aussi changé.»

Sa performance semble plaire aux gens qui le supervisent, puisqu’il a récemment pris part aux championnats canadiens de balle rapide à L’Île-Perrot, près de Montréal, où il a officié des matchs de la catégorie U-14 chez les filles. Il y a quelques jours, il a également œuvré comme arbitre principal lors du championnat de l’Est-du-Canada à Saint-Raphaël.

À petites doses

Thomas Martineau était d’office mardi soir dernier à Sainte-Claire en compagnie de son superviseur, Steve Corriveau.

Responsable d’assigner les officiels dans la région de Québec, Steve Corriveau a eu de bons mots pour le plus jeune membre de sa brigade. «Ça fait longtemps que nous n’avons pas eu un jeune prospect comme lui, capable de faire la part des choses. On voit qu’il en mange. L’an dernier, avec son argent de poche, il a pris un cours d’anglais pour mieux communiquer avec des équipes anglophones au besoin. Les gens ne réalisent pas toujours qu’il y a peut-être 200 situations dans un match qui demandent une décision. Certaines sont évidentes, mais d’autres un peu moins et certaines très serrées. Personne n’est à l’abri des erreurs. J’arbitre depuis 27 ans et j’en fais encore.»

Il convient toutefois qu’il faut encadrer tout nouveau venu avec des vétérans. «Ça prend aussi une collaboration des équipes en présence. Avec le temps, on finit par connaitre les équipes avec lesquelles ça peut fonctionner. Ils comprennent qu’un nouveau, un jeune homme en plus, a besoin de temps et que lorsqu’eux avaient 16 ans, ils n’arbitraient pas des hommes. Il a fait son premier match derrière le marbre l’an dernier alors que Saint-Damien et Sainte-Claire s’affrontaient. Il a du talent et a même fait le match des étoiles l’an dernier.»

Le jeune homme a participé aux plus récents championnats canadiens à l’Île-Perrot

Après la balle, le hockey

Thomas Martineau a aussi commencé l’arbitrage de matchs de hockey l’an dernier, une autre corde à son arc. La principale différence entre les deux disciplines à son avis demeure l’ambiance. «Le plus difficile est de rester dans notre bulle, de ne pas s’occuper de ce qui se passe dans les gradins ou des propos qui nous sont adressés. Lorsque les gens critiquent, ce n’est pas contre la personne, mais contre l’uniforme. Le hockey est plus difficile, car les entraineurs vont te parler plus souvent. À la balle, les entraineurs sont là plutôt pour te poser des questions et tu peux t’appuyer sur ton partenaire alors qu’au hockey, si tu appelles une pénalité ou un hors-jeu, c’est une décision finale généralement.»

Le jeune homme ne semble d’ailleurs pas ébranlé par les critiques potentielles pouvant lui être adressées à titre d’arbitre. Il sait que des parents, joueurs ou entraineurs tenteront de profiter de sa jeunesse pour influencer le cours des choses pendant un match. La chose la plus difficile pour lui demeure la connaissance des règles, d’abord. «Il y a toujours des règlements à apprendre, mais quand ça arrive, je ne suis pas sûr de mes affaires alors je peux assumer. Chaque jour on vit une situation qui nous amène à nous référer au livre. C’est un outil indispensable.»

Thomas Martineau semble véritablement passionné par ce rôle d’arbitre. Pourrait-il vouloir en faire un métier? On ne sait jamais. «L’un de mes objectifs était de participer à un championnat canadien et c’est fait. Il y a les Jeux du Québec l’an prochain sur lesquels j’aimerais postuler. Après, on verra.»