Le troisième lien fait encore jaser

INFRASTRUCTRURES. Les récentes sorties de Bertrand Goulet et Michel Bonneau dans nos pages, jumelées au traitement du dossier du troisième lien dans certains médias de la Ville de Québec, font que le sujet demeure présent dans l’actualité.

Un sondage publié et commenté sur certaines tribunes, de même que la possibilité d’un péage évoquée par le ministre des Transports, François Bonnardel, sont les plus récents éléments ayant fait partie des conversations. La députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, réitère l’importance du sujet dans les cartons de son gouvernement. «C’est extrêmement important et on va continuer d’aller de l’avant. C’est toujours un dossier qui est en cours. M. Bonnardel a fait allusion à un péage puisque ça fait partie de l’ensemble des scénarios pour avoir la meilleure option, mais il est peut-être tôt pour spécifier si cela se fera ou non.»

Relativement aux commentaires de Bertrand Goulet et Michel Bonneau sur la nécessité de voir les leaders de la région se manifester, Mme Lachance estime ne pas être inquiète. «Quand je sais qu’un dossier avance, je suis rassurée et je ne ressens pas le besoin d’en parler à tous les jours et de dire aux citoyens que le 3e lien sera à l’est. C’est un dossier qui est polarisant et on n’a pas fini d’en entendre parler.»

Le député fédéral de Lévis-Bellechasse-Les Etchemins, Steven Blaney, insiste pour dire que le projet n’a pas que des vertus environnementales, mais aussi et surtout économiques. Celui-ci viendra encadrer le périmètre urbain et en uniformiser le développement. «Y’a une très forte mobilisation du milieu qui a permis d’avoir un engagement ferme du gouvernement québécois. J’ai un nombre incalculable de résolutions de municipalités de partout qui appuient sans réserve le projet. Alors il faut continuer, justement en raison des détracteurs du 3e lien qui s’attaquent aux fondements même du projet.»

Relativement au financement du projet de tramway à Québec, M. Blaney se questionne sur les raisons qui ont poussé le gouvernement fédéral à investir sur un projet qui ne touche que la Ville de Québec, plutôt que d’être appliqué sur une initiative régionale. «Ça n’assure pas une vision globale et l’interconnexion avec Chaudière-Appalaches. Nos entreprises ont des défis énormes avec la main d’œuvre et des délais dans certains échéanciers. Le seul chef qui a pris un engagement ferme sur le 3e lien, c’est Andrew Scheer et les Conservateurs», ajoute-t-il, lui qui est visiblement déjà en campagne électorale.

La crainte que Québec a exprimée sur une possible absence du fédéral dans le projet, maintenant que le projet de tramway a obtenu un financement important, est légitime convient toutefois le député fédéral. «Québec craint l’absence du fédéral dans le projet. La piste à suivre est de redoubler d’efforts et de s’inspirer de ce qui s’est fait dans le dossier du gaz naturel dans Bellechasse où les milieux se sont impliqués.»

Le maire de Beaumont, David Christopher, réitère à son tour que le projet en est un de développement pour l’ensemble de l’est de la région de Québec. «On dirait que tout le monde est contre dans certains médias, mais quand on parle aux gens autour de nous, tout le monde est pour. Je vois l’Île d’Orléans de chez moi, mais pour y aller je dois traverser les ponts et aux heures de pointe, ça me prendrait plus de deux heures pour m’y rendre. On veut grandir et se développer, pas que nos usines ferment. Notre proximité avec l’autoroute 20 devrait être un avantage, il me semble.»