Des critères redéfinis pour le plan de relance des Etchemins

ÉCONOMIE. La phase 3 du plan de relance économique de la MRC des Etchemins, à laquelle une somme avoisinant 2,5 M$ est toujours rattachée, pourra financer des projets axés sur la mise en place de services de proximité, ou encore des projets d’envergure.

C’est ce dont ont convenu les maires réunis dans le cadre d’un lac à l’épaule tenu les 23 et 24 août à Montmagny.

«Une cohésion s’est établie au sein du conseil des maires et un consensus s’est dégagé de ces qui ont eu lieu dans le respect», s’est réjoui le maire de Saint-Prosper et préfet de la MRC des Etchemins, Richard Couët qui rappelle que sept nouveaux maires sont en poste depuis l’élection de 2017, que ceux-ci ne sont pas au fait des chicanes des 30 dernières années, mais n’étaient pas vraiment au courant des nombreuses démarches qui ont mené à l’obtention de ce plan de relance.

«Nous sommes somme toute assez satisfaits de ce qu’on a fait lors des deux premières phases, dans le contexte où le gouvernement nous imposait un carcan assez contraignant dans l’espace-temps», poursuit M. Couët qui souligne que le tiers du montant restant sera réservé au lancement d’un appel de projets conventionnel, pouvant être agrémenté d’un appel de projets favorisant l’émergence de services de proximité dans les municipalités qui n’en ont pas ou n’en ont plus.

«S’il arrive un projet pour ouvrir un dépanneur à Saint-Louis par exemple, que ce soit par un OBNL, une coopérative ou autre, on va le regarder avec attention et modifier nos règlements, au besoin. Si on parle d’ouvrir un dépanneur dans une municipalité où il y en a déjà, on ne le regardera pas et on va rejeter rapidement», précise le préfet.

Les deux tiers restants du 2,5 M$ seront réservés pour la mise en place de projets d’envergure dans trois secteurs bien identifiés, soit la foresterie, l’acériculture et le récréotourisme qui sont primordiaux pour l’avenir de la MRC, toujours selon M. Couët.

«Cela permettra de verser des sommes qui auront un effet de levier permettant d’aller chercher du financement auprès d’autres sources comme la SADC, Investissement Québec ou autres.

On a déjà convenu que nous engagerons un chargé de projet qui appuiera le personnel en place et aidera à développer la dernière phase de notre plan de relance. Son salaire sera pris à même l’enveloppe restante du plan de relance», poursuit le maire de Saint-Prosper qui rappelle que le gouvernement avait suggéré l’embauche d’une telle personne dès le départ, mais que pour diverses raisons, cela n’avait pas été fait encore.

Sous-comités

Pour montrer le sérieux de la démarche, les maires ont accepté le principe de création de sous-comités pour chaque secteur ciblé, auxquels les élus tenteront de s’adjoindre les services d’experts qui les conseilleront dans la mise en place et la réalisation de ces projets.

«Je n’ai ressenti aucun conflit entre les grosses et les petites municipalités, alors qu’avant c’était cela. La dynamique est en train de changer avec les nouveaux venus à la table du conseil. On apprend à se connaître et maintenant, on travaille ensemble.»

Si les projets de la phase 3 doivent être engagés d’ici 2021, ce qui selon M. Couët semble trop rapide, la MRC entend demander une prolongation au ministère des Affaires municipales, ce qui permettrait de bien réfléchir et d’avoir des projets porteurs.

Condamnés à réussir

Tout récemment, le député péquiste pascal Bérubé a demandé à ce que trois MRC de son secteur reçoivent une aide gouvernementale similaire à celle du plan de relance économique, ce qui ne surprend pas M. Couët.

«Nous sommes conscients que l’on nous observe et qu’il y a des MRC qui sont jalouses de ce qu’on a obtenu, tout en oubliant qu’on a travaillé pendant sept ou huit ans pour obtenir cela. Nous sommes condamnés à réussir. Si on se plante, on va nuire à d’autres MRC alors que si ça marche, ça va en aider d’autres à aller chercher du financement supplémentaire pour leur développement.»

Phase 2 satisfaisante

Quant à certaines critiques émanant du choix de certains projets appuyés à l’issue du deuxième appel de projets, M. Couët a souligné que les maires étaient dans l’ensemble très satisfaits des choix effectués.

Il a pris pour exemple le projet de la transformation de l’église de Saint-Benjamin qui a bénéficié d’une contribution de 125 000 $ du plan de relance. «Ce projet n’avait pas été accepté à la première phase, mais ils ont présenté un projet différent au deuxième appel de projets et il a été accepté. Les maires pensent que le projet de Saint-Benjamin peut être porteur pour cette municipalité qui est en développement. Il se bâtit des maisons, l’épicerie est repartie et ça marche, alors s’ils font un centre avec l’église qui offrira d’autres services à la population, ce sera encore mieux.»

Il a rappelé que le comité de gestion du plan de relance était assez strict dans ses critères. C’est la même chose, selon lui, pour Production du plateau dont le premier projet était rejeté, mais qui a été accepté à la phase 2. C’était un projet beaucoup mieux articulé», a-t-il ajouté.