40 ans derrière un comptoir à l’aréna

SOCIÉTÉ. Clémente Carbonneau entame cet automne sa 40e année derrière le comptoir du restaurant de l’aréna à Sainte-Claire.

Elle est d’ailleurs à l’emploi de la municipalité depuis la première heure du bâtiment, avant même qu’une surface glacée n’y soit aménagée. «La première phase ne comprenait que la salle du haut et l’endroit ici. Il n’y avait pas encore de patinoire, c’est venu l’année d’après. J’avais appliqué sur une offre d’emploi à ce moment-là et je suis toujours là», se souvient la dame de 64 ans qui avait déjà une petite expérience dans un casse-croûte avant d’accepter un rôle similaire à l’aréna.

Les débuts ont été modestes, mais le défi en valait la peine selon ses souvenirs. «Au début, je suis arrivée ici et il n’y avait qu’une fourchette et un couteau dans une boîte de Oh Henry! J’ai tout amené de chez moi. Nous devions transporter de l’eau pendant la première année pour faire le café et laver la vaisselle. On voulait que ça marche, alors on le faisait.»

Clémente Carbonneau est un visage connu des amateurs de sports de la région.

Ne comptant pas ses heures, Mme Carbonneau occupe son emploi de septembre à avril généralement, mais travaille souvent sept jours par semaine. «J’ai pris une première journée de congé dimanche passé. Il arrive que l’on fasse 14 ou 15 heures de suite. Maintenant que les autres employés sont bien rôdés, je pouvais me le permettre.»

Elle estime qu’il faut occasionnellement donner de son temps pour que les choses aillent rondement. «Si je suis payée à partir de 16 h par exemple, j’arrive régulièrement vers 12 h 30 ou 13 h pour préparer mes choses. »

Depuis l’ouverture de l’édifice, Mme Carbonneau a toujours été présente au travail, mis à part il y a deux ans, alors qu’elle avait dû subir une opération qui l’a tenue inactive pendant plusieurs semaines. «Ça me manquait. Je téléphonais de temps en temps pour voir si tout se passait bien.»

En 40 ans, Mme Carbonneau en a servi des repas et rencontré des gens. La mémoire est une faculté qui oublie, mais il lui arrive de revoir des gens qu’elle a connus il y a plusieurs années revenir avec leurs enfants et même, leurs petits-enfants. «Ça arrive assez souvent et dans certains cas, je me souviens de ce qu’ils commandaient. Plusieurs sont venus tellement souvent».

Selon elle, les choses ont tout de même bien changé avec le temps, même si le menu d’un restaurant d’aréna se résume souvent aux mêmes items. «Il arrive que l’on essaie des choses, comme nous l’avons fait avec les paninis, mais ça n’a pas fonctionné. Le mets santé, ce n’était pas une bonne idée. Un restaurant d’aréna demeure un dépanneur en quelque sorte, mais il faut répondre aux besoins des gens tout simplement.»

Clémente Carbonneau aura 65 ans en janvier prochain. Si pour certaines personnes, cela voudrait dire une retraite bien méritée, elle n’a pas l’intention de s’arrêter pour autant. «Rester assise, ce n’est pas moi. J’aime mon monde et j’ai toujours aimé le sport. On fait régulièrement de nouvelles rencontres et ça me plaît. Ce n’est pas dans mes plans d’arrêter tout de suite, tant qu’ils vont vouloir me garder», conclut-elle en riant.