Une simplification du Programme de travailleurs étrangers temporaires souhaitée

AFFAIRES. Le programme de travailleurs étrangers temporaires cause des soucis à bien des entrepreneurs de la région, en plus de rendre la vie difficile à ces travailleurs.

C’est du moins ce que prétend le député fédéral de Bellechasse-Lévis-Les Etchemins, Steven Blaney, qui vient d’interpeler plusieurs ministres fédéraux sur la question.

Le député Blaney a choisi ce sujet comme première intervention publique depuis sa réélection. Selon lui, des changements permettraient de désengorger les services gouvernementaux en terme de paperasse (Immigration et Service Canada), de garder un prix abordable pour les consommateurs et d’offrir de la prévisibilité aux travailleurs étrangers.

Il demande aux ministres responsables d’intervenir sur trois aspects. Une suspension des études d’impact sur le marché du travail pour les régions en plein emploi, autoriser de nouveau les contrats de deux ans et plus et moderniser le renouvellement des permis de travail et, enfin, simplifier la venue des familles de ces travailleurs.

«L’idée n’est pas de ruer dans les brancards, mais d’être constructif et améliorer la situation. La main-d’œuvre est le principal défi de la prochaine décennie pour nos entreprises. Le message est de s’aider mutuellement. Aidons le gouvernement à diminuer la paperasse, aidons les entreprises en diminuant les délais et aidons ces travailleurs étrangers, ne serait-ce pour qu’ils puissent passer Noël avec leur famille», indique le député.

Délais et coûts en hausse constante

Yvan Cloutier, propriétaire de l’entreprise Transvol de Saint-Charles, remarque que les délais et les coûts relatifs à la venue de travailleurs étrangers temporaires ont explosé. Une simplification du processus serait grandement souhaitable, à son avis. Son entreprise, spécialisée en service avicole, recrute près de 70 travailleurs étrangers temporaires chaque année.

«En 2008, la venue d’un tel travailleur prenait quatre mois et coûtait environ 1 800 $ par travailleur. En 2010, le délai était passé à six mois et aujourd’hui à dix mois et les coûts ont passé à 4 000 $. Seulement pour notre entreprise, nos suggestions permettraient de générer des économies de plus de 100 000 $ par année», a-t-il estimé.

Responsable des ressources humaines au sein de l’entreprise, Bernard Bussières, estime que les études d’impact exigées par le fédéral n’ont plus lieu d’être, puisque la pénurie de main-d’œuvre dans la région est connue de tous. «Ça fait huit ans, à raison de quatre fois par année, que nous montrons que nous manquons de main-d’œuvre. Tout ça allonge les délais de leur arrivée ou de leur retour, en plus de fragiliser les ententes que nous détenons avec nos partenaires. Si c’était une demande annuellement, ce serait déjà ça. Prolonger les contrats de travail serait une autre belle étape», ajoute-t-il.

Plusieurs entreprises de la région utilisent des travailleurs étrangers temporaires pour combler leurs besoins de main-d’œuvre. Parmi elles, on remarque Côté Inox et Versaprofiles à Saint-Lazare, Plastique Moore et IPL à Saint-Damien, Fortier 2000 à Saint-Henri, Exceldor à Saint-Anselme, IEL, CDL et Usipro à Sainte-Claire et Rotobec à Sainte-Justine, pour ne nommer que celles-là.