La neige et la grève au CN inquiètent les agriculteurs

AGRICULTURE. L’arrivée hâtive de l’hiver et la grève à la Compagnie des chemins de fer nationaux (CN) causent de sérieux maux de tête aux producteurs de grains de la région.

La fin prématurée de l’automne a de dures conséquences sur les récoltes de maïs et de soya, surtout que la croissance des semis avait déjà été retardée par un printemps froid et pluvieux. La grève au CN freine pour sa part le transport ferroviaire, dont l’acheminement du propane.

La récolte du grain est le volet le plus touché par l’arrivée hâtive de l’hiver.

Président de l’UPA Chaudière-Appalaches, James Allen ajoute qu’en plus d’une baisse de rendement, l’arrivée de la neige a provoqué une forte baisse de la qualité des grains et des coûts plus élevés pour la récolte elle-même. «C’est la culture la plus tardive. Nous avions déjà près de trois semaines de retard au printemps. En juin, il a fait froid, les semis ont sorti de terre plus tard aussi. Nous n’avions pas réussi à reprendre le dessus à ce chapitre.»

Selon M. Allen, avant une aide quelconque du gouvernement aux producteurs, l’assurance-récolte doit être la solution à privilégier. Cette solution est valable pour l’ensemble des productions. «Quand les programmes d’assurance-récolte fonctionnaient bien, le tout se mettait en branle assez rapidement. Des éléments ont été retirés et des exigences additionnelles ajoutées, ce qui a pour conséquence que les producteurs s’assurent de moins en moins.»

M. Allen distingue une possible différence dans l’application des programmes sur le terrain et pense que l’on devra chercher à appliquer une certaine uniformité. «Il y a peut-être de l’interprétation ou le côté humain qui fait qu’il y a des différences dans la manière de l’appliquer sur le terrain.»

Le séchage du grain est touché en raison des irritants sur l’alimentation en propane dû à la grève du CN.

James Allen voit aussi dans la grève du CN une bombe à retardement et espère que les gouvernements supérieurs s’impliqueront de façon active dans le dossier. Il estime qu’environ 15 % de l’ensemble des bâtiments agricoles sont chauffés au propane, mais certaines productions seront davantage touchées. «Des producteurs de poulet et de porc ont pour environ deux semaines de propane, si les températures demeurent au niveau actuel. Tous les producteurs de grains qui essaient actuellement de récolter utilisent cette ressource pour sécher le grain qui est très humide cette année.»

En plus de l’agriculture, des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), des hôpitaux et certaines écoles utilisent le propane comme source de chauffage, ce qui a forcé le monde politique à s’impliquer plus activement au cours des dernières heures. Pendant que Québec demandait une loi spéciale pour forcer un retour au travail, Ottawa disait privilégier la négociation.