Projet de Maison des vétérans à Saint-Damien

SANTÉ. Un projet unique en Amérique du Nord pourrait voir le jour à Saint-Damien, en lien avec le départ annoncé des religieuses de la Congrégation Notre-Dame du Perpétuel-Secours (NDPS) qui aura lieu en 2021.

La Maison des vétérans du Canada, organisme basé à Magog en Estrie, envisage d’implanter, sur le site du Lac-Vert, un centre de traitement et de ressourcement s’adressant aux militaires et anciens combattants atteints du syndrome de stress post-traumatique, ainsi qu’aux membres de leurs familles.

Directeur général du projet de Maison des vétérans du Canada, Jean-Guy Doucet confirme l’intérêt de son organisme pour le site de Saint-Damien. Son organisation travaille depuis 2012, sur l’implantation d’un centre multidisciplinaire qui réunirait, sous le même toit, tous les services présentement offerts à travers le pays pour aider les vétérans, les policiers et autres personnes qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique.

«Au départ, on visait un emplacement au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a été pris en charge par quelqu’un d’autre. Quand on a entendu parler du site de Saint-Damien avec la proximité de Valcartier de la ville et tout ce qu’il a à offrir, on a de fait trouvé une meilleure solution», explique M. Doucet qui ajoute que les locaux du Lac-Vert leur permettraient de débuter leurs opérations rapidement sans avoir à faire d’importants aménagements, comme cela aurait été nécessaire avec l’emplacement initial.

Le site du Lac-Vert revêt également un grand intérêt du fait qu’il permettra la mise en place d’un programme de traitement complet incluant zoothérapie, musicothérapie, art-thérapie et même la réinsertion socioprofessionnelle avec un organisme comme Les Choux Gras, à proximité.

Jean-Guy Doucet est directeur général du projet de Maison des vétérans du Canada.

«Sur place, les participants seront logés et nourris et profiteront d’un environnement stimulant avec la Maison-Mère et son entourage à proximité. Le site du Lac-Vert est intéressant du fait qu’il est retiré et offre un milieu naturel et de grands espaces avec des sentiers et lacs à proximité», souligne M. Doucet qui rappelle que les militaires sont des personnes en forme qui sont habituées de bouger, de travailler et de faire des activités de toutes sortes.

Faire place aux familles

Si l’organisme qu’il dirige souhaite d’abord travailler avec les vétérans et anciens combattants avant d’inclure d’autres clientèles comme les policiers, par exemple, M. Doucet souligne que le concept de Maison des vétérans revêt une importance primordiale du fait que le stress post-traumatique affecte non seulement la personne elle-même, mais tous les membres de son entourage. «Cela entraîne des pertes de communications qui peuvent mener à des divorces, des suicides et autres situations malheureuses», rappelle-t-il.

Il précise que services et thérapies actuellement disponibles ne s’adressent qu’aux personnes qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique. Le programme mis en place par l’organisme avec différents partenaires, dont la docteure Andrée G. Roberge, spécialiste de réputation internationale dans le domaine des neurosciences, fait une place importante aux familles, d’autant plus que 58 % des membres des Forces canadiennes sont mariés ou vivent en union de fait.

«Le retour à la vie civile n’est pas toujours facile pour nos militaires, surtout ceux qui sont aux prises avec le syndrome de stress post-traumatique et qui sont souvent seuls pour affronter cela.»

Financement recherché

Le démarrage de ce projet, qui a déjà reçu l’appui du gouvernement fédéral, nécessiterait une mise de fonds avoisinant les 1,5 M$. L’organisme entend déposer des demandes de soutien financier auprès de différents partenaires, dont le nouveau Fonds pour les vétérans et leurs familles, créé il y a deux ans, qui est doté d’un budget de 15 M$ sur 5 ans.

Les opérations régulières requerraient, quant à elles, un budget annuel de 3 M$ à 3,5 M$ qui serait financé par la Croix Bleue, sous la responsabilité des Anciens Combattants. Le projet permettrait la création d’une cinquantaine d’emplois. Des professionnels de la santé se grefferont à celui-ci et les promoteurs souhaitent y intégrer plusieurs personnes qui travaillent déjà auprès des religieuses, notamment les employés d’entretien, cuisiniers et autres.

«Si tout va bien, on souhaite s’établir dès le départ des religieuses en avril 2021. Cela se fera de façon graduelle et on se donne deux ans pour être pleinement opérationnels», indique M. Doucet qui mentionne qu’une présentation du projet aura lieu le 11 décembre prochain devant tout l’État-Major des bases situées au Québec comme Valcartier, Longue-Pointe, Bagotville et autres.

Appui municipal et régional

Il va sans dire que ce projet, dont les grandes lignes seront présentées lors de la soirée d’information qui aura lieu ce mardi 3 décembre à la salle académique du Collège de Saint-Damien, a reçu l’aval des autorités municipales et de la MRC de Bellechasse.

Les maires ont d’ailleurs profité de leur séance du 27 novembre dernier pour adopter une résolution d’appui à l’organisme qui est présentement en recherche de financement pour démarrer son projet.

Maire de Saint-Damien, Sébastien Bourget se réjouit bien sûr de ce projet qui, s’il se concrétise, permettra le maintien de plusieurs emplois. «Ils auront besoin de beaucoup de personnel en cuisine, en entretien, en soins divers et autres. Plusieurs de ces personnes sont déjà à l’emploi des religieuses et pourraient donc trouver un emploi dans cette nouvelle structure», a-t-il mentionné en ajoutant qu’à ses yeux, le projet est d’une grande valeur du fait qu’il aidera non seulement les militaires et anciens combattants atteints du syndrome de stress post-traumatique, mais également les familles concernées.