Saint-Vallier: La Mauve en danger

SERVICES. La coopérative La Mauve de Saint-Vallier, qui se spécialise dans la transformation et la distribution de produits bio et locaux, vit des moments difficiles.

Après avoir choisi de fermer sa boutique située au cœur de village de Saint-Vallier il y a quelques semaines, l’organisation a décidé vendredi dernier de cesser la distribution de ses paniers de produits bios, le temps de bien étudier la situation. Une quinzaine de personnes, employées à temps plein et à temps partiel, ont également été mises au chômage.

Présidente de l’organisme depuis quelques semaines à peine, Natasha Lambert a choisi de revenir au sein du conseil d’administration pour supporter l’organisme qui, avoue-t-elle, en danger. «Nous avions eu une assemblée avant Noël où la décision de mettre en vente le siège social a été prise. Nous avions décidé de poursuivre les paniers malgré tout, mais maintenant, tout cela est aussi suspendu. Des efforts ont été faits pour redresser la situation, mais ce ne fut pas suffisant. Il faut se donner du temps pour décider ce que nous allons faire.»

Propriétaire d’une ferme à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, Mme Lambert était là au tout début, à la naissance de la coopérative. Elle avoue que la situation est lourde. «Ce n’est pas le fun d’être là-dedans. On verra ce qui se présente au cours des prochains jours.»

La nouvelle est une autre tuile qui tombe sur la localité, celle-ci ayant perdu son centre de services de Desjardins récemment et vu sa quincaillerie fermer il y a quelques mois. Le maire Christian Lacasse s’est dit déçu, mais non surpris de la situation, étant lui-même producteur agricole. «On entendait des choses. C’était difficile financièrement. Le domaine des produits locaux sera toujours difficile. Ce n’est pas évident de se démarquer et de fidéliser une clientèle.»

Si la station-service est toujours en opération dans le secteur de la Station à Saint-Vallier, ce n’est pas le cas de la quincaillerie qui a vu ses actifs être déplacés dans des points de services environnants.

Perte de la quincaillerie

Pour des raisons de rentabilité, la coopérative Avantis a aussi choisi de sécuriser ses deux points de service, à La Durantaye et Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, plutôt que de garder le commerce en opération. La station-service, située au même endroit, est toujours en activité, cependant.

«La quincaillerie Agrizone a simplement été déménagée dans nos centres BMR de La Durantaye et Saint-François. Le poste d’essence est toujours là, tout comme le centre de machinerie. L’espace quincaillerie dans le bâtiment était restreint et cela s’est fait pour améliorer l’offre de services à nos clients en général», indique Renée Boisvert du service des communications d’Avantis.

Cette dernière précise que Saint-Vallier n’est pas la seule localité touchée. Saint-Vallier a fermé en avril et en novembre, trois autres places d’affaires ont fermé leurs portes, soit les quincailleries de Saint-Sylvestre, Saint-Gilles et Auclair. «L’analyse du portefeuille d’affaires se fait de façon constante. Il arrive que des opportunités se présentent, comme le poste à essence à Saint-Pascal au Kamouraska, mais à d’autres moments, ce sont des décisions plus difficiles.»

Une décision rapide

Le maire Lacasse s’est dit surpris de la vitesse avec laquelle la fermeture de la quincaillerie a été réalisée. «Ça s’est fait dans le plus grand secret. Nous ne l’avons pas su d’avance. Lorsque le projet de fusion des coopératives a été présenté (Unicoop, Dynaco, de la Rivière-du-Sud et La Seigneurie), jamais il n’avait été question de fermetures. Je me serais attendu à une meilleure analyse. Je sais toutefois que ce n’est pas évident dans le domaine des quincailleries.»

S’il aimerait voir ses concitoyens consommer davantage localement pour sécuriser ses commerces de proximité, M. Lacasse comprend tout de même la population. «Nous sommes près des grands centres. C’est attrayant de payer moins cher des fois. Si tu veux avoir quelque chose de particulier, le choix n’est peut-être pas toujours au rendez-vous non plus.»

Le conseil municipal de la localité devrait discuter davantage de la situation dans un avenir rapproché. «Il faudra faire une bonne analyse de la situation, car chacun des éléments a ses particularités. On ne peut dire que c’est la même chose pour les trois entités. Nous sommes préoccupés par nos services de proximité. Trois la même année, ça nous rend inquiets, mais on souhaite comprendre un peu plus. Peut-être que tout cela mènera à un plan d’action, on verra.»