Rotobec s’ajuste également au coronavirus

INDUSTRIE. La crise du COVID-19 a également un effet sur les entreprises manufacturières de la région qui doivent elles aussi s’adapter à la situation. C’est le cas notamment chez Rotobec de Sainte-Justine.

Le PDG de l’entreprise, Julien Veilleux, souligne qu’une dizaine d’employés et cadres dont lui-même, qui revenaient de l’extérieur du pays au cours des derniers jours, s’étaient placés en quarantaine obligatoire et effectuaient tous du télétravail, étant équipés pour le faire dans le confort de leur résidence.

«On bouge chaque jour et on s’adapte. Dès que la pandémie a été déclarée, nous avons ordonné à nos employés qui arrivaient de l’extérieur de se mettre en quarantaine pour deux semaines. C’était normal de le faire, car nous faisons beaucoup d’affaires à l’international et nous avons toujours quelqu’un à l’extérieur du pays», indique-t-il.

M. Veilleux ajoute que l’entreprise interdit actuellement à tous ses travailleurs d’aller au-delà de la frontière canadienne, ce qui inclut le directeur d’usine chez Rotobec USA qui effectue son travail à distance, à partir de Sainte-Justine.

«Nous avons fermé nos frontières à nos fournisseurs et on demande à tous les voyageurs non nécessaires, soit ceux qui viennent nous offrir de nouveaux produits, de rester chez eux. On n’a cependant pas arrêté la livraison de la matière première du côté américain», poursuit le dirigeant qui ajoute qu’aucun représentant ne peut voyager en Europe depuis un certain temps déjà.

Outre le télétravail qui est favorisé sinon encouragé, Julien Veilleux souligne que différentes mesures ont été imposées à l’interne et qu’elles sont bien respectées par le personnel. «On s’assure que les gens respectent la distance d’un mètre et à cet effet, j’ai ordonné aux gens de prendre leurs pauses et leur repas à leur poste de travail. On a demandé aux superviseurs de donner des allégements pour ceux qui doivent aller aux toilettes ou qui veulent aller se chercher un café, par exemple. Tout cela pour éviter les attroupements.»

Ralentissement à prévoir

Julien Veilleux souligne qu’une rencontre a été organisée avec les employés, en début de semaine, pour les informer de la situation. Personne n’a perdu son emploi pour le moment et les travailleurs continuent à produire les grappins et équipements qui ont été vendus par le passé.

«On a annoncé à nos employés que dans cinq semaines, on va commencer à faire des mises à pied temporaires et qu’il y en aura de nouvelles chaque semaine, jusqu’à ce que la situation se résorbe. Il y aura aussi des gens dans les bureaux qui seront touchés», mentionne-t-il en précisant que les employés touchés auront accès à l’assurance-emploi.

Si aucune commande n’entre actuellement du Vieux-Continent, celles provenant des États-Unis ont diminué de façon importante. «On a une capacité de 2 M$ de commande chaque semaine et présentement, on vire à 800 000 $. Aucune annulation de commande n’a été enregistrée pour le moment, mais on appréhende un ralentissement des activités d’ici prochaines semaines.»

Usine de Littletown en isolement

Par ailleurs, Julien Veilleux a souligné que l’usine de Littletown, au New Hampshire, avait été fermée temporairement après qu’un employé ait présenté des symptômes grippaux importants en revenant de voyage. Celui-ci a été testé pour la COVID-19 mercredi et les résultats devraient être connus demain (vendredi). Advenant qu’ils soient négatifs, les employés rentreront au travail aussitôt.