Une adaptation pour les aînés en résidences

SANTÉ. Les mesures annoncées pour contrôler la propagation du coronavirus ont aussi des effets sur la clientèle âgée de 70 ans et plus qui, on le sait, est invitée à demeurer le plus possible à la maison, car plus à risque. Mais que se passe-t-il dans les résidences pour aînés de la région ?

Invitée à commenter la situation, la copropriétaire du Belvédère du Lac de Lac-Etchemin, Marie-Hélène Lepage, souligne que l’établissement a adopté plusieurs mesures à la suite des recommandations gouvernementales. Parmi celle-ci, l’interdit des visites pour le public et les familles des résidents.

Si les résidents peuvent prendre l’air sur leur balcon ou des marches sur les terrains de l’établissement, ils sont invités à ne pas se rendre à l’extérieur pour faire leurs commissions ou se rendre à la pharmacie, par exemple, où ils seraient en contact avec un grand nombre de citoyens.

«Nous avons établi un service de livraison pour eux. Nous les invitons à appeler leurs proches pour qu’ils fassent leurs commissions et les apportent dans un sac à leur nom qu’ils laisseront dans le portique. Il ne va de même pour les médicaments. À ce moment, c’est notre personnel qui prend la suite», mentionne Mme Lepage qui ajoute que les collaborateurs du monde de la santé ont toutefois accès à l’établissement.

Parmi les autres mesures implantées à l’interne, mentionnons l’annulation, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les activités au programme dans les murs du Belvédère. La salle communautaire du deuxième étage a été transformée en deuxième cafétéria, ce qui permet de diviser en deux les groupes et d’augmenter davantage les règles de distanciation qui passent d’un à deux mètres par personne.

«Jusqu’ici, tout se passe bien. Le fait que les règles gouvernementales soient claires nous a permis d’établir plus facilement ces mesures qui sont bien vues tant de notre personnel que des résidents qui comprennent la situation. C’est une clientèle qui a du vécu et qui a des ressources pour bien comprendre ce qui se passe. Ils nous aident beaucoup là-dedans», poursuit Mme Lepage qui rappelle que la moyenne d’âge des clients du Belvédère se situe à 82 ans.

Mme Lepage souligne également qu’un réseau de communications a aussi été établi avec les résidents, à l’interne, afin d’éviter le plus possible les contacts. «On se sert davantage du téléphone et on a établi des communications électroniques avec nos résidents par FaceTime, Skype ou autres. On développe de nouvelles stratégies auxquelles on n’aurait pas pensé avant, c’est très bénéfique pour tous.»

Mme Lepage invite d’ailleurs les membres des familles à augmenter le nombre de contacts téléphoniques avec les résidents, ce qui permettra à ces derniers de se sentir davantage en sécurité.

Oasis Saint-Damien

La situation prévaut dans l’ensemble des résidences pour aînés. La directrice générale de l’Oasis Saint-Damien, Nathalie Guillemette, souligne que l’établissement s’est placé en quarantaine préventive le vendredi 13 mars dernier. Ce faisant, toutes les visites sont interdites et l’accès est limité pour les diverses livraisons d’équipements, qui sont désinfectés avant d’être montés sur les étages.

«On se débrouille relativement bien. On suit les mesures obligatoires édictées par le gouvernement et on ne laisse personne monter sur les étages. On encourage nos gens à aller prendre des petites marches en restant sur le terrain de l’Oasis, cependant» indique-t-elle en ajoutant que les seules personnes qui ont un accès à l’établissement sont les ressources venant du CISSS (médecins ou infirmières), ainsi que les personnes venant de la coopérative de services à domicile.

Elle souligne que les résidents comprennent relativement la situation. «Ils savent que c’est pour leur sécurité. Le personnel est plus fatigué, car ça met un stress supplémentaire pour chacun. Ils comprennent eux aussi.»