Immobilier: la situation surveillée de près

AFFAIRES. Valérie Boutin et Mike Fontaine font partie des promoteurs immobiliers qui suivent de près la situation reliés au COVID-19. Propriétaires de MV Propriétés, le couple a dans son giron un parc immobilier de près de 80 logements situés surtout à Beaumont, Honfleur, Saint-Anselme et Sainte-Claire.

Elle est native de Honfleur, lui est natif de l’Alberta, sauf que ses parents sont originaires de la région. Son père est natif de Saint-Isidore et sa mère de Saint-Charles. Leur entreprise a démarré en avril 2016 avec l’achat d’un premier immeuble à Saint-Anselme. «Nous avons fait l’acquisition de six immeubles et un bâtiment commercial. Avec les projets en cours, ça nous donnerait près de 100 logements, tous dans Bellechasse pour le moment», explique Mike Fontaine qui précise que MV Propriétés compte aujourd’hui 10 immeubles.

L’entreprise étant jeune, il avoue qu’il suit l’évolution de la crise de très près. «Ça nous a inquiétés au début, mais je me sens quand même assez confiant que la situation se rétablira rapidement. Les locataires comprennent notre réalité et nous la leur. C’est mutuel comme arrangement.»

Enseignante en maternelle à l’école Provencher de Saint-Anselme, Valérie Boutin s’implique également au sein de l’entreprise à temps partiel. C’est trois chapeaux qu’elle doit porter à ce moment. «Comme maman, je vise à protéger mes enfants le plus possible, comme enseignante j’espère que tout se passe bien et c’est difficile de ne pas être-là pour les supporter en ce moment et au niveau de l’entreprise, je suis rassuré de voir que ça se passe bien pour les locataires. Forcément, nous avons des hypothèques à payer, mais ça semble bien pour le moment.»

Des visites virtuelles

Mis à part quelques cas isolés, les discussions avec les locataires se déroulent bien et se font de manière cordiale. «On regarde ça aller et prenons ça au jour le jour. Nous prenons des ententes avec ceux qui ont des difficultés. Somme toute, ce n’est pas si mal pour l’instant. Certains ont besoin d’aide et c’est normal, mais il faudra éviter d’accumuler trop de retard pour éviter que cela devienne hors de contrôle.»

Le mois de mars étant généralement une période fertile en vue de la période de déménagement, Mike Fontaine et Valérie Boutin ont choisi de stopper les visites physiques dans les logements. Leur entreprise proposera plutôt à ses clients potentiels des visites à distance et virtuelles. «Quand nous avons procédé à l’achat de nos immeubles ou procédé à des rénovations, nous avions pris plusieurs photos et vidéos, alors nous sommes en train de nous créer une banque de visuels qui servira justement à cela. Nous sommes bien organisés à ce niveau-là.»

Mike Fontaine estime que son entreprise pourra se tirer d’affaire pour toutes ces raisons. «Nous avons un volume de logement qui nous donne une petite marge de manœuvre. Pour celles et ceux qui ont un ou deux immeubles seulement, la moindre difficulté pourrait causer plus de dommages. Ça dépend aussi de qui sont tes locataires. Nous sommes chanceux de compter parmi nos locataires des gens qui font partie de ceux qui sont toujours actifs. On veut continuer à croitre un peu pour ces raisons-là.»

La pause forcée par le gouvernement du Québec amène aussi son lot de défis pour Mike Fontaine et son équipe.  Quelques chantiers sont stoppés en raison de la situation. «Nous ajoutions des logements dans certains immeubles, notamment pour accueillir la main-d’œuvre immigrante qui sert à des entreprises de la région. Le coronavirus fait en sorte que tout est stoppé pour le moment, ce qui va retarder certaines choses, c’est sûr. C’est un peu tannant.»

À titre d’entrepreneur général, Mike Fontaine estime qu’il aura davantage de contrôle sur la suite des événements. «Quand ça va repartir, on ne sait pas comment ça va décoller.  Est-ce qu’après, ce sera un marché de vendeurs ? On ne le sait pas, c’est de l’inconnu. Nous parlons avec nos directeurs de compte régulièrement. On veut aussi montrer à nos institutions financières que même en temps de crise, on peut bien réagir et demeurer solide. On ne s’en cache pas, notre objectif était de doubler notre parc immobilier dans les deux prochaines années et c’est toujours notre intention», dit-il en terminant.