Saint-Louis: des efforts soutenus pour le maintien des services de proximité

SOCIÉTÉ. L’article du journal La Voix du Sud du 6 février dernier portant sur la fermeture définitive de l’église de Saint-Louis-de-Gonzague a entraîné son lot de commentaires, notamment sur les réseaux sociaux. Cette situation a incité la mairesse Lucie Gagnon à publier une mise au point dans le journal municipal du mois de mars.

Mme Gagnon, qui est d’avis que l’écrit en question brossait un tableau juste de la situation et surtout de la nouvelle réalité qui attend nos églises dans le futur, soulignait que les commentaires négatifs émanaient principalement d’anciens résidents de Saint-Louis, dont certains déploraient le fait que, selon eux, il y avait de moins en moins de services pour les résidents de Saint-Louis.

«Ça laissait sous-entendre plein de questionnements sur l’avenir de la municipalité. Habituellement, nous portons peu d’attention envers de tels commentaires, mais j’ai laissé mijoter cela jusqu’à mon retour de vacances et une réponse était nécessaire», indique Mme Gagnon qui rappelle que «tout ce que la municipalité possède appartient aux citoyens et on essaie de le rendre disponible le plus disponible.»

Des efforts constants

Lors d’une récente rencontre tenue au centre communautaire de Saint-Louis, lieu qui abrite de nombreux services aux citoyens, Lucie Gagnon rappelait que la municipalité de Saint-Louis n’a pas ménagé les efforts au cours des dernières années pour offrir ou maintenir les services à ses citoyens.

Cela a débuté en 2014 avec la vente de l’ancien salon funéraire. Les activités qui s’y tenaient ont été transportées du côté du complexe municipal, tout comme le bureau de poste après la fermeture de l’épicerie coopérative en 2017.

«Nos employées municipales avaient accepté d’être formées pour cela. Les casiers ont été installés à l’entrée du centre municipal et on n’a jamais eu d’interruption de service depuis ce temps. La seule chose qu’on ne fait plus, ce sont les mandats-poste qui ne sont presque plus utilisés. On reçoit beaucoup de colis venant de l’achat en ligne, alors ça rend service», précise Mme Gagnon qui ajoute qu’après la fermeture du centre de services de la Caisse Desjardins du Sud de la Beauce en juin 2018, un terminal similaire à ceux que l’on retrouve dans les épiceries a été installé au bureau municipal.

«Ce service est très populaire auprès des membres et de nos citoyens qui peuvent y faire leurs transactions en plus de retirer de l’argent. Nous bénéficions d’une belle entente avec la caisse qui nous rembourse les frais de transactions. Au lieu d’avoir un comptoir ouvert 10 heures par semaine, nous offrons un service à la hauteur de 35 heures par semaine», mentionne Mme Gagnon qui rappelle qu’à peine une vingtaine de personnes fréquentaient le centre de services lors de sa fermeture.

«Ce que les gens ne voient pas, c’est que nous avons gagné à ce niveau et c’est la même chose avec la poste. Peu de comptoirs postaux ouverts 35 heures par semaine.»

Vue de la chapelle aménagée dans le complexe municipal et qui abrite les offices religieux mensuels.

Le culte

Avant la fermeture définitive de l’église au culte à la fin de l’année 2019, la municipalité s’était impliquée auprès de la Fabrique dès l’hiver 2018-2019, elle qui faisait face à un important déficit au niveau des coûts de chauffage. «Nous leur avons offert d’utiliser l’ancienne chapelle des sœurs pour l’hiver et nous avons apporté des modifications au local. Les funérailles et les célébrations du temps des Fêtes se poursuivaient dans l’église, mais il fallait la chauffer une semaine à l’avance, ce qui n’était pas pratique.»

En 2019, la municipalité a offert au comité d’animation locale (CCOL) de les héberger gratuitement. L’église a officiellement fermé ses portes et la chapelle a été agrandie, ce qui permet d’accueillir facilement une centaine de personnes.  Les funérailles ont lieu dans la salle communautaire et le chalet des loisirs peut aussi être mis à contribution.

«Le complexe municipal est de plus en plus utilisé avec le café-rencontre, la salle d’entraînement, les cours d’informatique, la bibliothèque et autres, sans oublier la chapelle, le bureau de poste et le bureau municipal. C’est devenu un point central pour la municipalité et on améliore nos installations d’année en année», indique Mme Gagnon.

C’est dans l’ancienne cafétéria du couvent de Saint-Louis, aujourd’hui devenu complexe municipal, que pourrait être implanté le futur dépanneur autogéré de Saint-Louis.

Projet de dépanneur autogéré

Malgré la fermeture officielle de l’épicerie coopérative en 2017, la municipalité caresse toujours le projet d’ouvrir un nouveau dépanneur autogéré qui pourrait être situé au sous-sol de l’actuel complexe municipal. Lucie Gagnon souligne qu’un organisme à but non lucratif (OBNL) ayant pour mandat de gérer un tel équipement est en voie de création et qu’une demande de charte sera acheminée sous peu.

Une assemblée d’information à l’intention des citoyens de Saint-Louis devait avoir lieu le 3 avril dernier, mais celle-ci a été reportée à une date ultérieure en raison de la crise entourant le coronavirus.

Si certains détails restent à régler, Mme Gagnon souligne que les personnes qui souhaiteront profiter de ce futur commerce de proximité, inspiré d’une expérience menée à Dixville en Estrie, recevront une carte à puces donnant accès aux lieux 24 h sur 24. Un système de surveillance par caméra sera implanté et le paiement des victuailles se ferait par paiement direct ou carte de crédit, sous une formule qui reste toutefois à préciser.

«Nous travaillons là-dessus depuis plusieurs mois. Des demandes de subventions seront déposées dans les prochaines semaines et on s’inscrira au volet du Plan de relance des Etchemins dédié aux services de proximité. On aimerait que ça ouvre d’ici la fin de 2020», indique Mme Gagnon qui ajoute que ce projet est déjà connu des résidents de Saint-Louis et que le modèle intéresse aussi la municipalité voisine de Saint-Cyprien.