Guérie de la Covid-19, elle réintègre sa place dans le réseau

SANTÉ. Infirmière-auxiliaire au CLSC de Sainte-Marie, Audrey Guillemette de Saint-Malachie était de retour au travail lundi dernier après avoir été déclarée positive à la Covid-19.

Elle a toutefois dû se soumettre à une quarantaine de 26 jours au total avant de recevoir le feu vert pour reprendre le collier. Inutile de dire qu’elle avait des sentiments partagés à son retour. «Je me suis sentie très nerveuse, mais j’avais hâte. J’aime mon travail, voir du monde, les gens me connaissent et ça me fait du bien de voir du monde.»

Sa quarantaine a toutefois été plus longue que prévue au départ, ayant reçu un résultat positif au milieu de sa période de confinement. «Je devais avoir deux tests négatifs consécutifs avant de pouvoir retourner. J’ai été retiré du travail un mercredi, pour une période de 14 jours, car j’avais été en contact avec quelqu’un qui l’avait. Le vendredi, j’avais mon résultat positif. Après 14 jours, on nous fait passer un test 48 heures plus tard et j’ai testé négatif. 48 heures plus tard, on repasse un autre test et à celui-là, j’ai testé positif. Est-ce parce que le test a été erroné, on ne le sait pas, sauf que j’ai dû refaire deux autres tests avant d’avoir la permission», explique-t-elle. Selon la Santé publique, elle aurait pu reprendre sa place dans la société après 14 jours sauf que son employeur, le CISSS Chaudière-Appalaches exige des précautions additionnelles puisqu’elle travaille dans le domaine de la santé.

Audrey, en compagnie de son conjoint François et de Daphnée qui ont obtenu leur feu vert et reprendre leurs activités.

Elle confie qu’elle n’est pas la seule à son lieu de travail à avoir dû prendre une pause en raison du virus. «Nous sommes quatre filles à avoir eu un test positif au travail et pas une ne l’a vécu de la même façon. Moi, je n’ai pas eu de fièvre, ni de toux. Ce qui m’a fait penser que j’avais le Covid, c’est la perte de l’odorat. J’ai par la suite eu des maux de tête, quelques douleurs musculaires. Pour d’autres filles, ça s’est manifesté aussi par de la diarrhée et des maux de gorge. Nous avons toutefois toutes été fatiguées et essoufflées dans ces moments.» Ce qui lui fait dire que les symptômes ne sont pas les mêmes d’une personne à une autre.

Un long confinement

Si Audrey a pu reprendre ses activités lundi dernier, son conjoint François et sa fille de six ans Daphnée ont dû patienter jusqu’à ce jeudi. «Ils ont dû demeurer en isolement, parce qu’ils étaient avec moi. Même s’ils n’ont développé aucun symptômes pendant que nous étions ensemble, ils devaient tout de même se soumettre à 14 jours de plus à partir de mon dernier test négatif. Ils auront été isolés un mois finalement.»

Le fait de demeurer à la même adresse avait toutefois ses exigences. «On a pris une série de précautions pendant le confinement, d’autant plus que je suis dans le domaine de la santé, je savais pas mal quoi faire.»

Elle avoue avoir profité du plein air, chez elle, pendant sa période de confinement qui s’est bien passée, malgré tout. «Nous avons brûlé beaucoup de bois, car on a fait des feux plusieurs fois. Ça m’a fait du bien aussi par moment, car j’ai pu faire un peu de classement et faire des devoirs avec ma fille, en plus de passer un peu de temps avec elle. Quand je travaille, j’ai moins de temps, alors ça, j’ai aimé ça.»

Son retour au travail fut un baume pour son entourage qui avait bien hâte que tout cela se termine. «François avait hâte de recommencer à travailler et comme il travaille pour l’entreprise familiale, il avait bien hâte de rejoindre toute l’équipe. Pour Daphnée, on sent que les enfants ont besoin de voir du monde. Elle réussit quand même à échanger avec les voisins à travers les buissons de temps à autres.»

Maintenant de retour au travail, elle constate que les mesures prises se sont accentuées au fur et à mesure que la pandémie évoluait et que le réseau s’adaptait. «Les précautions ont été un peu timides au début, mais dès les premiers cas, la chose s’est accentuée. On voit que le personnel a vécu et vit toujours du stress dans tout ça. L’ajout de mesures changé certaines choses, mais nous apprenons tous à vivre avec ce virus qu’on ne connait pas ou peu. Il y a un agent de sécurité maintenant à l’entrée, des plexiglass à la réception et du personnel de plus à l’entretien. Les protocoles de soins sont plus longs, car il faut nettoyer davantage qu’avant, etc. On se doit aussi de prendre des décisions rapidement à l’occasion.»

Se disant prête à faire face à la musique, Audrey Guillemette sait que les prochaines semaines risquent d’être difficiles. «Je sais déjà que mon horaire de travail sera prolongé un certain temps, car il y a un certain rattrapage à faire.»