Sainte-Claire: 300 employés mis-à-pied chez Prévost

AFFAIRES. Le couperet est tombé à l’usine Prévost de Sainte-Claire alors qu’environ 300 des 900 employés de l’usine ont été mis-à-pied il y a quelques jours.

Certaines personnes chez les gestionnaires ont déjà été avisées, tandis que chez les employés d’usine syndiqués, on parle d’un licenciement permanent et effectif au 15 mai, explique Emmanuelle Toussaint, vice-présidente des affaires légales et publiques chez Prévost. Le marché des autocars a vraiment réagi rapidement au début de la crise, indique Mme Toussaint. «On parle surtout de reports de contrats, principalement pour 2020-2021. Les clients essaient de voir comment se relever de la crise. Il y a beaucoup de déplacements interurbains parmi nos clients et le milieu du tourisme également. Il y a eu une baisse des trajets à tout point de vue. Les flottes de plusieurs de nos clients sont arrêtées. Comme les autocars ne circulent plus, il y a moins de demande.»

Dans plusieurs états et provinces, des décrets exigeant une suspension des activités manufacturières ont été émis et certains des fournisseurs de l’entreprise ont dû cesser et d’autres ont poursuivi leurs activités. «Nous avons évalué plusieurs scénarios avant d’en arriver à cela, sauf que les indications que l’on a nous indiquent que ce sera long avant que l’on puisse reprendre le rythme que l’entreprise avait avant le déclenchement des mesures.»

Une longue reprise

Elle indique que la reprise des activités est prévue pour le 1er juin. Elle ajoute que le personnel de bureau, en grande majorité, travaille de la maison et que l’entrée du personnel dans l’usine se fera graduellement et selon les directives émises. «Des demandes d’aide aux employés, adressées au gouvernement fédéral, nous ont permis de garder plusieurs personnes, sauf qu’étant donné la baisse de notre carnet de commandes, même si théoriquement nous pouvons commencer à partir de lundi, nous avons dû adapter notre calendrier de production en conséquence.»

Le syndicat Unifor, qui représente les employés de l’usine, a aussi réagi samedi par voie de communiqué. Depuis mars dernier, tous les salariés recevaient la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC). «Comme la situation risque de perdurer dans le temps, l’entreprise a décidé de procéder à des mises à pied afin de préserver ses liquidités étant donné les frais inhérents à la SSUC, au régime de retraite, aux assurances collectives, aux vacances, etc. », commente le représentant national au dossier François Gignac.

Toutes les démarches ont été faites afin d’essayer de préserver la SSUC, mais l’employeur s’y refuse. La directive vient de la haute direction en Suède, ajoute M. Gignac. Les salariés des bureaux sont beaucoup moins impactés que ceux de la production. Selon les informations dont dispose le syndicat, environ 25 personnes seront affectées par la présente mise à pied sur un total de 250 travailleuses et travailleurs.

Une quinzaine d’employés avaient repris le travail il y a trois semaines pour terminer certains travaux qui étaient déjà en cours. «La frontière n’est pas fermée aux livraisons de matériel, de pièces ou même celles de véhicules. On peut quand même recevoir le matériel dont on a besoin, en autant que les fournisseurs soient en activité.»

Sommairement, c’est 80 % de la production fabriquée à Sainte-Claire est dédiée au marché américain, d’où l’importance de la situation chez nos voisins du sud. «L’Association américaine du transport par autocar tient un gros rassemblement à Washington dans quelques jours et Prévost sera sur place avec deux autocars pour participer à un mouvement et indiquer au gouvernement américain que c’est un secteur qui aura besoin d’aide. On veut appuyer nos clients.»