Pas de stationnement gratuit pour les employés de la santé

RÉGIONAL. Depuis le début de la crise sanitaire, les employés du Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) sont les seuls qui continuent à payer les frais de stationnement dans les différents établissements de la région alors que les barrières sont levées pour les usagers.

Le Syndicat du personnel de bureau et professionnels de l’administration de Chaudière-Appalaches – CSN (SPBTPA CA-CSN) a demandé, il y a quelques semaines, que la gratuité s’applique également aux travailleurs. Il s’agirait pour lui d’une marque de reconnaissance. La direction a toutefois répondu par la négative jusqu’à maintenant.

« Nous avons su que certains CISSS avaient obtenu une gratuité pour les paiements du stationnement, et ce, rétroactivement. Nous avons fait la demande lors d’une conférence téléphonique avec l’employeur et il nous a dit qu’il nous reviendrait avec la réponse qui s’est par la suite avérée négative », explique Sonya Leboeuf, première vice-présidente du SPBTPA CA-CSN.

D’autres démarches ont aussi été entamées afin que l’employeur reconsidère sa décision, sans succès. Des membres ont d’ailleurs envoyé des lettres au président-directeur général (PDG) du CISSS-CA, Daniel Paré. « La réponse nous a un peu insultés. Il mentionne les actions de reconnaissance comme les lumières éclairant les centres hospitaliers. Il parle aussi de la sollicitation pour les dons d’équipements de protection. Désolée, mais ils sont obligés d’offrir la protection à leurs employés. Pour nous, ce n’est pas vraiment une reconnaissance monétaire », affirme Mme Leboeuf.

Le syndicat a alors fait une demande d’accès à l’information pour connaître les montants amassés par la perception des droits de stationnement. En 2018-2019, les revenus ont représenté plus de 6,8 millions $ et plus de 25 millions $ de 2015 à 2019. Après dépenses, cela représente près de 14,5 millions $ qui ont été répartis entre le projet de maintien d’actifs des stationnements et le déficit au fonds d’exploitation, ce qui est permis par le ministère.

« Nous demandons seulement que ce soit gratuit pendant la période de la COVID-19. Ça ne représente pas de gros montants, mais c’est une petite reconnaissance que l’employeur peut donner », soutient Mme Leboeuf.

Le CISSS-CA maintient la décision

Le PDG du CISSS-CA, Daniel Paré, n’était pas disponible pour une entrevue. Mireille Gaudreau, relationniste à la Direction du service des ressources humaines, des communications et des services juridiques, a indiqué par courriel que l’organisation comprend le besoin de reconnaissance exprimé par les syndicats. « Le gouvernement a d’ailleurs fait un pas important dans cette direction en accordant des primes salariales de 4 % et de 8 % aux employés qui sont les plus à risque dans le cadre de leur travail. »

Elle a précisé que seulement six établissements de santé sur 34 ont enlevé les frais de stationnement pour leurs employés, notamment dans la région de Montréal afin de les inciter à prendre leurs véhicules au lieu du transport en commun.

« Les services touchant le stationnement, l’entretien des terrains, les chaînes de rue et la location de terrains ne sont pas assurés par le ministère de la Santé et des Services sociaux. Les établissements de santé doivent facturer les utilisateurs selon une politique et une circulaire qui encadrent ces frais. Cela veut donc dire que l’argent destiné aux soins de santé ne doit pas être utilisé pour financer des travaux d’entretien et c’est ce que nous appliquons », a-t-elle ajouté.

Enfin, le CISSS-CA avait pris la décision de lever les barrières pour éliminer la manutention des billets et du paiement manuel afin de prévenir le risque de propagation du virus.

« Il faut aussi se rappeler que le ministère a modifié les tarifs aux usagers le 1er avril 2020. Ces nouvelles directives sont, notamment, la gratuité pour les deux premières heures et la limite maximum du tarif journalier entre 7 et 10 $. Depuis l’annonce de la crise sanitaire, les visites sont suspendues, donc les usagers ne paieraient pas, car les consultations à l’hôpital sont moins de deux heures. »