Armagh: le nouveau centre de recherche en construction

AGRICULTURE. Les travaux entourant la construction d’un nouveau centre de développement du porc à Armagh, dans Bellechasse, ont pu reprendre après une pause de plusieurs jours en raison des mesures entourant la pandémie reliée à la Covid-19.

Piloté par le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ) et ses partenaires, le projet d’une maternité de recherche et de formation en production porcine comprendra des équipements de haute technologie, que ce soit au niveau des bâtiments ou même des équipements. L’établissement doit inclure une maternité de 600 truies.

Les travaux d’excavation avaient été réalisés avant le début de la pandémie

«Nous avons dû cesser pendant un certain temps, mais comme notre permis est agricole, nous avons pu reprendre à la fin du mois d’avril. Nous avons à peu près repris le retard que nous avions sur l’échéancier. Notre entrepreneur était prêt à mettre en place les mesures de salubrité nécessaires et a repris une bonne vitesse de travaux», précise le directeur général du CDPQ, Jacques Faucher.

Peu de changements au projet ont finalement été apportés à la suite des consultations publiques tenues à Armagh en août et septembre dernier. «Nous avons déménagé la fosse à l’arrière du bâtiment à la suite des commentaires reçus et elle ne sera pas visible finalement. Le bâtiment lui-même, l’alimentation électrique et le reste, cela a peu ou pas changé. Tous les travaux de béton devraient être complétés à la mi-mai et les murs être érigés dès la mi-juin.»

Les ententes et commandes nécessaires au projet dans son ensemble ont à peu près toutes reçu leur approbation avant le début de la pandémie, si bien que celui-ci pourrait ouvrir comme prévu d’ici la fin de l’année 2020, ajoute M. Faucher. «Il nous reste le choix de la génétique à faire, qui est une partie importante avec les porcelets, car l’endroit où il y a le plus de recherche à faire dans l’industrie porcine est justement dans le volet maternité. Ce n’est pas dans l’engraissement où c’est le plus complexe, car ça n’a rien à voir avec les volets insémination, le traitement des porcelets, le rendement et ainsi de suite.»

Développement du porc vs Covid-19

Les récents événements entourant la Covid-19 font que les travaux effectués par le CDPQ dans le futur centre pourraient en inspirer d’autres, notamment au chapitre de la relance économique de l’industrie, ajoute Jacques Faucher. «Pour la recherche et demeurer concurrentiel avec la reprise économique, il faut savoir que 70 % au minimum des coûts de production est dans l’alimentation et le Québec avons toujours été défavorisé en raison de l’éloignement de la matière première qu’est le maïs. Quand tu importes beaucoup, ce sont des coûts supplémentaires et c’est là où nous pourrions éventuellement faire des gains.»

Il n’est pas rare d’entendre que des parallèles puissent être faits entre les virus qui frappent les animaux et la santé humaine. Les équipements et l’intelligence artificielle sont d’autres avantages à inclure dans l’équation à son avis. M. Faucher fait aussi valoir que l’industrie du porc fait aussi face à des types de coronavirus de type animal, d’où les avantages que la recherche pourrait éventuellement permettre. «Les médecins vétérinaires travaillent déjà sur ce genre de choses. Le Covid pour nous est aussi une opportunité de travailler sur des normes de biosécurité qui sont d’ailleurs déjà avancées. Ces normes existent déjà dans un établissement comme le nôtre. Les gants, les masques, le lavage des mains, les équipements, tout cela existe déjà. La seule chose, c’est que certaines règles deviendront possiblement obligatoires. Nous sommes déjà soustraits à des règles très strictes depuis des années.»

Dans un contexte de Covid, le bâtiment pourrait finalement avoir d’autres bénéfices qu’uniquement la recherche animale. L’humain pourrait éventuellement bénéficier des recherches qui se font dans l’industrie porcine, selon M. Faucher. «Nous sommes en avance et de loin dans les normes de biosécurité.  On se fait approcher par certaines entités, car nous travaillons volontairement avec des maladies dans l’objectif de les enrayer. La transmission des virus est souvent semblable chez les animaux et chez les humains», dit-il en terminant.