Un premier roman pour Marthe Laverdière

CULTURE. À travers son métier d’horticultrice, des capsules sur le web et quelques spectacles d’humour ici et là à travers le Québec, Marthe Laverdière s’est découvert une autre passion, celle de romancière.

Elle vient d’ailleurs de lancer un premier livre, un roman historique qui raconte l’histoire d’Eva et intitulé Les Collines de Bellechasse. Ce sera le premier d’une série de trois, confie la principale intéressée que nous avons rejoint chez elle à Armagh. Elle parle d’un roman historique.

Le livre de Marthe Laverdière est maintenant disponible

«C’est basé sur trois histoires vraies que j’ai entendu il y a au moins 25 ans et ces personnes avaient au moins 80 ans à l’époque. Une première raconte l’histoire d’un médecin avec des bébés. Une autre raconte l’histoire d’un couple qui s’est formé avec un enfant illégitime et la troisième est celle d’un médecin homosexuel qui se faisait chanter pas mal par le curé de la place. Je voulais me donner le défi d’écrire un drame», raconte-t-elle visiblement fière du résultat.

Les gens qui la connaissent devineront que Mme Laverdière a ajouté sa touche personnelle à ses écrits. «Les trois histoires sont drôles et j’ai mis ça ensemble. J’ai graissé la toast pas mal, assez pour pogner le cholestérol. J’ai des personnages qui sont drôles, mais c’est quand même sous un fond de drame. Je me suis inspirée de quelques histoires à Armagh comme le train, les chicanes de clocher, etc. Le premier se passe justement à Armagh et on va se promener jusqu’à Saint-Vallier, Saint-Charles et ailleurs.»

Cette nouvelle carrière est toutefois arrivée un peu par accident, indique Marthe Laverdière qui tentait seulement de remonter le moral à une amie. «C’est un peu un running gag entre moi et mon agente. L’automne il y a deux ans, mon agente n’allait pas très bien et je lui ai dit que j’allais lui écrire une histoire pour lui remonter le moral. Je lui ai fait un premier chapitre, puis elle m’a demandé d’en faire un autre, puis un autre etc. Quand nous avons eu fini au bout d’une quinzaine de jours, je me suis rendu compte que j’avais écrit le squelette d’une trilogie. Tous les punchs étaient là, je me suis surprise à trouver ça bon. J’ai communiqué avec les Éditions de l’homme pour leur demander leur avis.»

Cet avis a finalement été positif et prometteur. «On m’a dit que c’était bon. Je les avais prévenus au départ que je ne voulais pas m’investir là-dedans pour rien. L’histoire, je la connais déjà, alors il ne m’a fallu que grossir les personnages et décrire davantage les endroits et les paysages.»

Le joual pour communiquer

Les collines de Bellechasse

Il était évident que la personnalité colorée de Marthe Laverdière allait servir, le livre est donc écrit en joual et l’auteure raconte l’histoire à son lecteur. «Au début, je ne l’avais pas écrit comme ça, sauf qu’il fallait réussir à faire passer une petite jardinière de Bellechasse en romancière dramatique. On m’a dit qu’il fallait que les gens aient l’impression que je suis près d’eux quand ils lisent le livre et que je leur raconte l’histoire. J’ai tout repris en la racontant. Je le disais tout haut et je l’écrivais. En faisant cela, mes personnages ont pris de la personnalité et les dialogues se sont allongés.»

Selon elle, le livre saura plaire aux gens de la région, mais aussi à ceux de l’extérieur. «J’ai déjà des commentaires de tous les âges. Des gens de la Suisse et de la France l’ont commandé, même s’ils ont de la difficulté avec le joual. Les personnes âgées aiment parce qu’ils revoient des choses qu’ils ont vécues et les jeunes qui aiment l’histoire en apprennent sur le passé. Les femmes l’aiment parce que c’est le combat d’une femme.»

Fière de ses racine, Marthe Laverdière n’allait pas laisser passer cette occasion de vendre son coin de pays, d’où la raison pourquoi le livre s’intitule Les Collines de Bellechasse. «Je trouve que les gens ne connaissent pas assez Bellechasse. Nous ne sommes pas connus, mis à part le bord du fleuve. J’avais le goût de faire visiter les gens en pensée dans nos montagnes ou nos villages. Je vais souvent à Montréal et ailleurs pour des conférences ou des spectacles et je suis obligée de situer les gens par rapport à la Beauce ou Montmagny. Je leur dit que nous sommes la craque de fesse entre les deux.»

En année sabbatique de son travail d’horticultrice à son commerce cet été en raison de la pandémie, Marthe Laverdière aurait bien aimé présenter son livre dans les salons du genre. La promotion se fera de façon différente. Elle continue de livrer régulièrement ses capsules-conseil sur les médias sociaux malgré tout. «Ça me prend trois heures par jours répondre aux questions des gens chaque fois que j’en publie une. Je tenais à le faire parce que c’est important. Avec la pandémie et le choc que cela risque de provoquer sur l’économie, je veux que le monde soit prêt. Il faudra que les gens se fassent des réserves.»

Son premier roman étant maintenant disponible, elle a déjà débuté la rédaction du tome 2. Si elle trouve cela exigeant, elle se plait néanmoins dans le nouveau rôle qu’elle s’est donné. «C’est beaucoup de recherche, car il a un côté historique, mais j’adore ça. J’ai eu énormément de plaisir et je suis en train d’écrire le deuxième que je dois remettre en novembre. Il devrait sortir au printemps prochain», indique-t-elle en conclusion.