Un troisième volume sur l’acériculture

HISTOIRE. Celles et ceux qui croyaient que Réjean Bilodeau avait tout raconté l’histoire de l’acériculture dans Bellechasse dans ses deux premiers volumes seront possiblement surpris et ravis qu’il récidive avec un troisième volet, cette fois-ci consacré à l’histoire de l’acériculture et de certains sucriers de Bellechasse.

La chose n’a toutefois rien de surprenante lorsque l’on connait la passion de l’auteur pour le sujet. Ce 3e volume a un fil conducteur: «l’héritage de la passion de l’excellence en acériculture» et se veut une suite logique de la démarche de M. Bilodeau dans l’objectif que la région reconnaisse et s’approprie le fait que Bellechasse est le berceau mondial de la technologie acéricole.

La page couverture du livre de Réjean Bilodeau.

«C’est le résultat de 300 ans d’effort pour démontrer notre passion de l’excellence. Il faut développer notre identité et la faire reconnaitre. Des gens de chez-nous exportent leurs produits partout dans le monde et la région rayonne. Alors, c’est tout ça mis ensemble qui est mon coup de pouce vers cet objectif. Il faut se reconnaitre pour être reconnus», raconte M. Bilodeau.

M. Bilodeau estime que l’acériculture est davantage représentative de la région, même si l’industrie du plastique occupe une large part dans l’esprit des gens. «Le plastique est très important dans la région, mais il a 75 ans d’histoire. Le sirop d’érable était là bien avant, on parle des années 1700.»

Ce volume offre un volet spécial sur les cabanes à sucre oubliées et le développement technologique acéricole parallèle entre Bellechasse et sa région, comparé à celui du Vermont en particulier et de certains États américains producteurs de sirop d’érable depuis 1850. «L’acériculture devait disparaitre au Québec dans les années 1900. Il y avait une course sur l’acériculture à ce moment-là avec les Américains et nous avons gagné la course grâce à l’innovation dans Bellechasse. C’est pour ça qu’aujourd’hui, le Québec produit 72 % de la production acéricole en Amérique du Nord.»

Des ambassadeurs

L’ouvrage jette également un regard sur l’enseignement de l’acériculture à Saint-Anselme depuis 100 ans et présente plusieurs entrevues mettant en évidence certains acériculteurs vedettes de la région, exportateurs et ambassadeurs de leur savoir-faire à-travers le Québec et à l’étranger. Des noms comme  Denis Fontaine à Buckland, Yvon Lacasse à Saint-Anselme, Claude Roy de Saint-Charles, Jacques Vermette de Saint-Gervais et Daniel Pouliot de Saint-Michel sont des personnalités déjà reconnues au Québec.

Les volumes de M. Bilodeau sont imposants, mais illustrés avec de nombreuses photos et images. Les 1 000 exemplaires du premier tome ont trouvé preneur en seulement trois semaines. Les 1 100 exemplaires du tome #2 se sont également vendus en totalité.

Si au départ, son projet visait une trilogie, Réjean Bilodeau n’a pas l’intention de s’arrêter-là, si sa santé le lui permet. Il a dû composer avec un cancer au cours des derniers mois qui lui a exigé de beaux efforts. «Mon rêve, ce serait cinq volumes. Je viens de découvrir qu’en France et au Québec, en 1671, personne ne connaissait le sucre. Les indiens connaissaient l’eau d’érable, pour les problèmes digestifs, rien d’autre. Quand le sucre d’érable est arrivé, bien des choses ont commencé. C’est devenu une passion folle avec le temps.»

Un volet du volume sera aussi consacré aux premiers pas d’un futur sentier touristique acéricole dans Bellechasse, prévu pour l’hiver 2020 et un autre projet, soit le futur Cyclorama acéricole régional de Saint-Damien. «C’est mon héritage à la région, mais c’est l’héritage des façons de faire de nos ancêtres, d’où l’importance d’avoir un musée ou des centres d’intérêt acéricoles pour assurer la suite.»