Pas de Juno pour Jazz Affair, mais une notoriété

CULTURE. Nominé aux Junos Awards, l’équivalent canadien du Gala de l’Adisq, le groupe Jazz Affaire n’a finalement pas remporté le prix dans la catégorie album jazz vocal de l’année lors de la remise du 29 juin dernier.

La formation, qui compte deux membres originaires de la région dans ses rangs, soit Jean-François Aubin de Saint-Lazare et Christian B. Poulin de Saint-Georges, pourrait bénéficier de cette première nomination canadienne qui pourrait avoir un bel impact pour le groupe, selon Jean-François Aubin. «C’est ce qui reste dans nos cerveaux, dans notre mémoire. Notre victoire, nous l’avons vécu le jour où nous avons appris que nous étions nominés.»

Jazz Affair existe depuis maintenant dix ans, mais est ouvert au grand public depuis peu. Cette présence virtuelle au Junos pourrait permettre à la formation d’avoir accès à un nouveau public. «Le premier album a été lancé en 2017 et le second en 2019. C’est certain que ça nous donne une certaine notoriété. Nous l’avons senti immédiatement. Les gens, les radios étaient intéressées à entendre parler de nous.»

La remise des prix Junos devait avoir lieu en mars dernier à Saskatoon en Saskatchewan, sauf que la pandémie entourant le coronavirus a contraint les organisateurs à agir autrement. «C’est sûr que le timing est plate avec, surtout cette nomination aux Junos. Nous n’avons malheureusement pas pu surfer sur la vague pour l’instant puisque tous nos spectacles ont été annulés en raison du Covid, mais on a vu des dates entrer, seulement parce que l’on s’est fait voir davantage et que les Junos, c’est LA compétition canadienne.»

Jean-François Aubin revenait d’une tournée dans l’ouest du pays lors que le confinement a été déclenché. «Nous étions justement en Alberta lors de l’annonce et avions fait cinq spectacles. On développe ce coin-là et les gens veulent nous ravoir pour une prochaine série en 2021. Ce sera notre défi de se maintenir à flot.»

Jean-François Aubin était d’ailleurs à l’aéroport, prêt à se diriger vers Saskatoon pour assister au gala lors que la pandémie a officiellement été annoncée. «Je devais me rendre là-bas le 14 mars et il y avait peu de gens autour de moi le matin même à l’aéroport. Dix minutes avant d’embarquer dans l’avion, un autre même du groupe m’a appris que le gala avait été annulé.  Je ne suis pas embarqué dans l’avion.»

Le groupe n’a pas accéléré son processus de création avec l’arrivée de la pandémie, souhaitant toujours profiter du plus récent album pour se faire connaitre. L’ensemble prévoit tout de même relancer quelques activités graduellement. «Le coronavirus a ralenti un peu le processus, mais on travaille tout de même à distance sur l’écriture de nouvelles pièces et on peut s’enregistrer chacun de notre côté pour jumeler tout ça après. On fait une pièce par mois environ, alors nous aurons du nouveau matériel à présenter, soit en spectacle ou peut-être un album.»

Jean-François Aubin est un musicien connu par plusieurs dans la région ayant fait partie de groupes comme La Banquette Arrière et Tone Call dans le passé. Pianiste, il travaille aussi avec la Faculté de musique de l’Université Laval et au Campus Notre-Dame-de-Foy où il accompagne les étudiants. «Je joue avec les élèves à longueur de journée. C’est une belle job en tabarnouche. Dans un monde normal, je suis actif deux ou trois soirs par semaine, environ 150 dates dans une année, en plus de Jazz Affair, alors je ne m’ennuie pas».

Le jazz n’est pas un style de musique nécessairement grand public, mais il tient tout de même à continuer dans cette voie. «Ce n’est pas un créneau qui va nous permettre de gagner notre vie uniquement avec ça, mais c’est un projet tellement enrichissant. Je fais de l’accapella et je ne suis pas capable de m’en passer, c’est une passion.»