Problématique ambulancière à Saint-Charles

URGENCE. Les paramédicaux œuvrant dans le secteur de Saint-Charles reviennent à la charge et réitèrent que la couverture actuelle est dangereuse pour la population, car elle ne fournit pas un temps réponse adéquat sur les appels aux ambulanciers.

Selon eux, la problématique est en lien avec le type d’horaire de travail en vigueur pour ce secteur qui comprend aussi les localités de Beaumont, Saint-Michel, Saint-Vallier, La Durantaye et Saint-Gervais.

À l’image de leurs collègues de Sainte-Claire et depuis plusieurs années, les ambulanciers dénoncent que de 17 h 30 jusqu’à 7 h 30 le matin, la région est desservie par une équipe de paramédicaux sur un horaire de 7/14 ou aussi appelés horaire de faction. Dans ce type d’horaire de travail, les ambulanciers sont de garde à leur domicile et ne sont pas en mesure de se mettre en route au moment où l’appel d’urgence est logé. Lorsqu’ils reçoivent l’appel, ils doivent revêtir leur uniforme puis se mettre en direction de la caserne d’ambulance pour prendre possession du véhicule et répondre à l’appel d’urgence.

«Chaque fois qu’il y a une urgence, l’ambulance de faction, met en moyenne, 7 minutes avant de se mettre en route. C’est ce délai, de 7 minutes, qui rend la couverture ambulancière du territoire inefficace et des délais pouvant avoir des conséquences sur le patient», estiment des paramédicaux dans une correspondance adressée au journal.

«Est-il normal en 2020, dans une zone semi-urbaine, de posséder encore un tel type d’horaire ambulancier archaïque ? Les régions environnantes et même plus isolées ont vu  ce type d’horaires abolis et  convertis en  horaires ambulancières à l’heure, c’est-à-dire une équipe de paramédicaux assise dans son véhicule et prête à répondre immédiatement aux appels d’urgence. Pourquoi cela n’est-il pas le cas dans notre région ?», se questionnent-ils.

Dans leur argumentation, ils ajoutent que depuis quelque temps, les ambulances des territoires voisins répondent à des appels d’urgence dans leur zone de couverture, car ils sont jugés plus rapides que le véhicule local. Ces véhicules de l’extérieur sont prêts à partir immédiatement, car sur des horaires de travail à l’heure. Autrement dit, même si le véhicule local est géographiquement à proximité du lieu de l’appel, le véhicule de la zone extérieur reste le plus rapide».

Ils rappellent que les représentations furent multiples au niveau municipal, au niveau de la MRC, auprès des députés locaux et du CISSS de Chaudière-Appalaches. Tous sont d’accord que la couverture ambulancière de notre région est inadéquate.

Une affaire de sous et de besoins

Au CISSS Chaudière-Appalaches, on indique que la conversion d’horaire ou la bonification des services préhospitaliers d’urgence est une priorité. «C’est dans la vision du CISSS d’en venir à des horaire de faction pour l’ensemble des entreprises ambulancières, mais l’établissement est tenu de concilier l’ensemble des besoins en Chaudière-Appalaches aux budgets octroyés», indique la porte-parole, Mireille Gaudreau.

Le MSSS en collaboration avec le CISSS évalue annuellement l’utilisation des ressources ambulancières dans l’ensemble de la région. Chaque modification est tributaire de critères établis par le MSSS, de l’obtention d’une autorisation du Conseil du trésor et de l’octroi des sommes requises.

«La transformation d’horaire de faction en horaire à l’heure est une priorité mais demeure un investissement important évalué à plus de 800 000 $ qui ne génère toutefois pas d’augmentation d’heures de service pour la population», ajoute Mme Gaudreau.

Le critère principal pour modifier un horaire de faction en un horaire à l’heure est d’atteindre un taux global d’utilisation de 28 heures par semaine. Pour le secteur de Saint-Charles, le taux global est de 17,53 heures. Le CISSS indique que Saint-Charles dispose de deux véhicules. Le premier véhicule fonctionne avec un horaire à l’heure 7 jours/7 et le second, a été bonifié en 2018 avec un horaire à l’heure, 7 jours sur 7, sur un horaire de 10 heures.

Pour Sainte-Claire, le taux est 30.5 heures, basé sur l’année financière 2018-2019. Les nouveaux taux ne sont pas encore produits et seront surement à la baisse puisque nous avons eu une diminution considérable du nombre d’appels durant la première phase de la crise COVID. Sainte-Claire aussi est une zone mixte avec un deuxième véhicule à l’heure sur un horaire de 10 heures comme Saint-Charles.

«Effectivement, les données de Sainte-Claire indique un taux d’utilisation plus élevé que le 28 heures par semaine et donc pourrait le rendre admissible à une modification selon ce critère. On doit toutefois tenir compte de l’horaire à l’heure déjà en place qui augmente considérablement le service à la population de ce secteur. Il y a donc plusieurs facteurs qui entrent en considération dans un octroi. Les modifications sont aussi tributaires de l’obtention d’une autorisation du Conseil du trésor et de l’octroi des sommes requises», précise toutefois Mme Gaudreau.