Un nouveau règlement forestier dans Les Etchemins

FORÊT. Le nouveau règlement forestier dans Les Etchemins a été adopté à l’unanimité lors de la dernière séance à huis clos du conseil des maires de la MRC mercredi dernier et entrera officiellement en vigueur en août.

Le préfet de la MRC des Etchemins, Richard Couët, juge qu’il sera plus simple à comprendre et à mettre en application que le précédent. «Je pense qu’il est intéressant. On l’a modifié de façon importante en commençant d’abord par dire aux gens ce qu’ils ont le droit de faire plutôt que l’inverse.

La récolte de bois est une industrie importante dans Les Etchemins.

M. Couët estime notamment que plusieurs irritants décriés par les petits propriétaires de boisés ont été retirés. «Demander la permission pour enlever des arbres qui étaient tombés, c’était du niaisage. L’inspecteur contrôlait les plantations dans le précédent règlement, ce qui n’est pas son rôle, c’est celui de l’Agence de mise en valeur. Ça aussi c’est corrigé.»

Il ajoute que les bandes de protection le long des cours d’eau ont été ramenées de 15 à 10 mètres, ce qui correspond aux normes provinciales actuellement en vigueur. «Avec 10 mètres, celui qui a une bûcheuse peut s’approcher près et aller chercher les arbres tombés, ou le 30 % qui est permis, ce qui n’était pas le cas avant.»

Producteur forestier de carrière, le maire de Saint-Cyprien, Réjean Bédard, est celui qui a proposé le nouveau règlement lors de la séance. «On a beaucoup simplifié les choses, surtout pour les petits producteurs. Le vocabulaire est plus simple. Je pense qu’on a fait quelquechose de bien.»

Les contraintes doivent surtout être exercées sur les plus gros producteurs, observe le préfet Couët. «Celui qui a 500 acres, qui débarque avec une bûcheuse et un transporteur, c’est lui surtout à qui tu dois imposer un règlement parce que si on le laisse aller, il y a un risque. Ça prend 16 secondes bûcher et ébrancher un arbre. On ne veut pas les empêcher de récolter, mais on veut protéger certaines choses.»

Autre nouveauté, ce seront maintenant les municipalités qui seront responsables de s’adresser aux propriétaires de boisés qui longent les routes et qui impliquent le réseau d’Hydro-Québec et qui est relié au fait que des arbres, tombés sur des installations électriques, ont causé plusieurs pannes, particulièrement l’automne dernier. «Lorsque les ingénieurs d’Hydro-Québec vont voir les propriétaires pour demander la permission de couper les arbres, 50 % refusent de donner leur accord. Un article de notre règlement stipule que la municipalité peut aller négocier avec le propriétaire un dégagement de la bordure et l’abattage des arbres d’une certaine hauteur», précise Richard Couët.

Ce dernier ajoute qu’il est conscient que le règlement ne plaira pas à tous, mais estime que globalement, il s’agit d’une avancée majeure. «On sait que le règlement ne répondra pas aux demandes de tous. À la limite, ce que certains souhaitent, c’est aucune règle du tout. Je pense que nous avons répondu à plusieurs commentaires reçus.»

Premières réactions

À l’Agence de mise en valeur des forêts privées des Appalaches, le directeur général, Jean-Pierre Faucher, voit d’un bon œil que la législation sur les abords des cours d’eau ait été davantage calquée sur la règlementation provinciale. «Les réactions des forestiers sont assez partagées. On aurait aimé que certaines choses soient assouplies davantage. La règlementation sur les cours d’eau ici était plus sévère que celle à l’ensemble de la province. On aurait aimé que l’ingénieur forestier puisse avoir plus de latitude.»

Au Groupement forestier Lévis-Bellechasse, le président du conseil d’administration, Pierre Mercier, a dit préférer prendre quelques jours additionnels pour bien étudier le document avant de commenter plus en profondeur. «Nous avons participé aux consultations et avions certaines ambitions. Nous avons des défis par rapport à ça, c’est certain et on veut aller plus loin. On sait que certaines choses ont été retenues, sauf que d’autres ne l’ont pas été. On va en faire l’analyse et nous verrons.»

Les autres MRC de la région doivent aussi entamer une réflexion sur leur règlement respectif. Dans Bellechasse notamment, un comité sera formé pour assurer la réflexion sur le sujet. Celui-ci sera composé d’élus et de membres des groupes forestiers de la région.