Le couperet tombe (encore) chez Prévost

AFFAIRES. Le constructeur d’autocars Prévost vient d’annoncer une autre série de mises à pied directement liées à la pandémie actuelle. Cette fois-ci, ce sont plus de 200 employés qui sont touchés et qui ont reçu des avis à cet effet. Les mises à pied devraient avoir lieu vers le 16 octobre prochain.

«Les déplacements intercités de longue distance n’ont toujours pas repris, ni les circuits touristiques et les évènements culturels et sportifs, ce qui affecte gravement le secteur des autocars à court et moyen terme. C’est l’ensemble du marché qui est touché. On veut garder le maximum d’employés, mais aussi la pérennité de Prévost. On a évalué plusieurs scénarios et comme il n’y a pas de reprise à l’horizon, on se devait de faire quelquechose», résume Émmanuelle Toussaint, vice-présidente des affaires légales et des affaires publiques pour l’entreprise.

Elle ajoute que les mises à pied affectent principalement les gens travaillant à la production. Ce sont près de 80 personnes qui demeureront à l’emploi de l’usine. «Nous avons deux segments qui vont bien et qui nous permettront de garder des gens en octobre. Tous les châssis sur le contrat de la ville New York seront produits à Sainte-Claire et ça débutera en septembre, puis le marché des motorisés, puisque les gens ne peuvent voyager outremer, alors ».

Mme Toussaint explique que l’entreprise entend surveiller de près l’évolution du marché afin d’ajuster sa production à toute reprise du marché au cours des prochains mois. «Il n’y a personne qui a une boule de cristal pour anticiper quand ça pourrait reprendre. Si on regarde le passé, on sait que ça prend plus que quelques mois pour se résorber. On a vu une progression et un éventuel retour à la normale, mais ça ne se fait pas du jour au lendemain.»

Le syndicat déplore la décision

Le syndicat Unifor, qui représente les travailleuses et travailleurs de l’usine, a l’intention de tout faire pour amoindrir les impacts de la nouvelle annoncée jeudi. «Nous nous sommes mis en mode recherche de solutions pour amoindrir les impacts. La subvention salariale d’urgence du Canada a été notre fer de lance dans ces discussions et nous maintenons la pression sur l’employeur pour qu’il continue d’y avoir recours», explique Benoît Tremblay, président du comité syndical usine et de la section locale 9114.

Les critères imposés aux entreprises pour avoir droit à la subvention n’avantagent pas Prévost, convient le syndicat, en raison de la manière dont est formée juridiquement la compagnie Volvo. Les pertes de revenus sont évaluées sur l’ensemble de ses filiales et non uniquement sur Prévost. C’est la raison pour laquelle le directeur québécois d’Unifor interpelle le gouvernement Trudeau afin qu’il revoie ses programmes. «Il faut prendre en compte que les différentes divisions ne sont pas dans des marchés similaires », explique le dirigeant syndical qui estime aussi que la subvention doit être privilégiée afin de maintenir le lien d’emploi entre l’établissement et les travailleuses et travailleurs.