Saint-Malachie: Recyclage MBM augmente sa productivité

AFFAIRES. L’entreprise Recyclage MBM a procédé à des investissements de près de 500 000 $, essentiellement en équipements, depuis un peu plus deux ans, dans le but de faciliter les opérations et d’augmenter la production.

L’entreprise se spécialise dans le recyclage de PVC et occupe les bâtiments qui logeaient Plastiques Abénakis à Saint-Malachie il y a quelques années maintenant. «Les entreprises de portes et fenêtres reçoivent leur marchandise en 16 pieds et coupent ce qu’elles ont besoin pour le cadrage de leurs fenêtres et s’il reste des morceaux d’une longueur d’un pied ou de quelques pouces, elles ne peuvent rien faire avec, alors nous l’achetons et faisons des granules avec ça. Nous les revendons ensuite à des entreprises qui, elles, fabriqueront d’autres produits», explique son président, Bertrand Veilleux.

Le PVC est un matériau recyclable.

L’entreprise existe depuis 2010, mais ne vole de ses propres ailes que depuis un peu plus de cinq ans, ajoute-t-il. «À l’époque, nous ne faisions que du courtage avec les entreprises de portes et fenêtres. Nous avions un choix à faire lors de la fermeture de Recyc RPM. Nous avons alors commencé la granulation ici en 2014.»

Un gain environnemental évident

Recyclage MBM a choisi de se spécialiser uniquement dans le PVC pour des raisons de logistique, explique le responsable de l’usine, Marc Morissette. «Le PVC est granulable à sec et c’est mécanique seulement. Si on commence à jouer avec le polyéthylène et autres, ça devient plus compliqué, car il faut le nettoyer et c’est une autre façon de faire.» Il indique qu’en plus de portes et fenêtres, le PVC peut ensuite servir à la fabrication de boyaux pour les balayeuses, de rouleaux de peinture et autres.

Les rejets des usines de portes et fenêtres sont récupérés par l’entreprise.

Avec sept employés, l’entreprise souhait améliorer sa productivité et a investi en conséquence sur une deuxième ligne de production en 2018 avec deux granulateurs, indique M. Veilleux. Parmi ces investissements, certains équipements permettent aussi de trier les types de PVC, puisque certains sont flexibles et d’autres rigides. «Les extrudeurs peuvent travailler avec un certain pourcentage de PVC flexible ou coloré. Cet équipement permet de séparer les deux types et de s’assurer que le pourcentage est adéquat pour les fabricants. Pour eux, s’il y a une granule noire sur 1 000, ce n’est pas un problème. Même à 1 pour cent ça convient, mais pas à 7 ou 8 pour cent.»

Il ajoute que cette récupération du PVC permet d’économiser 100 000 barils de pétrole par année. «Le PVC est composé à 43 % de pétrole, alors tout ce que l’on recycle a une valeur environnementale, mais on ne correspond pas aux différents programmes disponibles à première vue, même si nous recyclons 25 000 kilos de granules blanches par semaine. Les instances aiment bien nos projets et notre identité, sauf que nous n’avons pas eu droit à de l’aide dans nos améliorations.»

Contraintes d’espace et de main d’oeuvre

Malgré ces difficultés d’obtenir du soutien, M. Veilleux a tout de même des projets de développement dans ses cartons. «On doit composer avec des contraintes d’espace. Nous avons d’autres projets, pour environ 1 M$. Il est certain que nous pouvons le faire nous-mêmes, sauf qu’au lieu de se matérialiser dans les deux prochaines années, ça pourrait prendre cinq ans et même plus.»

Recyclage MBM vit aussi les contrecoups de la difficulté à recruter de la main-d’œuvre, explique M. Veilleux. «Nous pourrions avoir deux ou trois employés de plus à l’heure actuelle, sauf que la pénurie de main-d’œuvre nous affecte aussi. Le printemps et l’été est la période la plus intense, puisque c’est à ce moment que nos clients fabriquent le plus. L’hiver, notre entrepôt est moins chargé, puisque les opérations sont davantage au ralenti.»

M. Veilleux est catégorique. Son entreprise pourrait produire davantage, malgré l’arrivée de la pandémie du Covid-19. «Nos fournisseurs de portes et fenêtres produisent beaucoup de rebuts. Depuis que c’est reparti, les chiffres se comparent à l’an dernier qui avait été une bonne année en terme de production. Nous sommes allés chercher plusieurs nouveaux fournisseurs cette année, alors on devrait s’approcher du million de kilos annuellement», dit-il en terminant.